Dernier sprint électoral pour les candidats dans Jean-Talon

Dimanche après-midi, le chef péquiste accompagnait son candidat pour une sixième séance de porte-à-porte.

Si vous avez circulé à Sainte-Foy ou Sillery en fin de semaine, il y a fort à parier que vous avez vu les nombreuses équipes électorales s’activer pour le dernier sprint avant l’élection partielle de lundi dans Jean-Talon.


Rencontrés par Le Soleil au cours de la fin de semaine, les candidats s’accordent pour dire qu’ils ont tout donné pendant ces quatre semaines de campagne... et qu’ils sont plus que prêts à franchir la ligne d’arrivée.

La fébrilité était palpable dans les locaux électoraux, samedi après-midi. Le Parti québécois (PQ) y réunissait ses membres pour lancer une dernière fin de semaine de porte-à-porte. « Le sentez-vous qu’on l’a tout près? » a scandé Pascal Paradis à sa foule de militants enthousiastes. Une soixantaine de bénévoles s’apprêtaient à arpenter les rues de la circonscription, pamphlets en main.

« Je déborde d’énergie pour ce dernier droit », promet Pascal Paradis à sa foule de militants. Ils sont plus de 700 à s’être impliqués dans la campagne, assure le candidat. « Jusqu’à 19h59 lundi, on n’arrête pas! Il n’y a absolument rien de gagné. Chaque électeur et électrice qu’on réussit à contacter compte ».

Pascal Paradis devant sa foule de militants, réunis dans les locaux électoraux, samedi après-midi.

« Le porte-à-porte, c’est une expérience humaine extraordinaire. Ça donne une fenêtre sur la vie des gens et sur les vraies préoccupations qui est fantastique », ajoute M. Paradis.

Dimanche après-midi, le chef péquiste accompagnait son candidat pour une sixième séance de porte-à-porte. « C’est la dernière chance de rencontrer les gens qui n’ont pas pris leur décision finale », a expliqué Paul Saint-Pierre-Plamondon, à cette dernière journée de campagne. « J’ai trouvé dans Jean-Talon des électeurs hautement intéressés, hautement politisés ».

Manon Massé en renfort

Samedi après-midi, la co-porte-parole de Québec Solidaire Manon Massé prêtait main forte à son candidat Olivier Bolduc, également dans la fébrilité du local électoral. C’était la première journée de campagne pour la députée solidaire, après un congé forcé pour des raisons de santé. Il était important pour la porte-parole de rejoindre les militants sur le terrain, confie Manon Massé. « Et aussi parce que je suis un peu la plus expérimentée de mon parti », ajoute-t-elle.

« À Québec solidaire, les leviers pour atteindre nos objectifs ont toujours été nos militants. Ça fait 20 ans que je fais des campagnes avec Québec solidaire, et c’est toujours vous qui avez fait la différence », a déclaré Manon Massé au groupe de bénévoles.

Dans son local électoral, le candidat solidaire Olivier Bolduc motive ses troupes en prévision de la dernière fin de semaine de porte-à-porte.

Dans son local électoral, le candidat solidaire Olivier Bolduc motive ses troupes en prévision de la dernière fin de semaine de porte-à-porte. Convaincu de la puissance du travail de terrain, il a rappelé aux bénévoles la victoire de la dernière élection partielle, dans Saint-Henri-Saint-Anne. « Vous ne dérangez pas le monde, on le fait pour eux! » promet Olivier Bolduc aux militants qui s’apprêtent à cogner aux portes.

« Vous allez rencontrer du monde qui sont occupés, parce que la crise du cout de la vie, ça les touche. Il y a en qui ont deux jobs, qui étudient en même temps, il y a des mères monoparentales. Ils sont durs à aller chercher ce monde-là, parce qu’ils travaillent fort, et c’est pour eux qu’on le fait ».

—  Olivier Bolduc, candidat de QS

Joël Lightbound en soutien au PLQ

Dimanche après-midi, le député fédéral Joël Lightbound accompagnait la candidate libérale Élise Avard-Bernier sur le terrain. « Moi, j’ai la conviction qu’Élise ferait une députée exceptionnelle pour le comté de Jean-Talon ». Les deux politiciens rencontraient les citoyens de Jean-Talon devant une bibliothèque de Sainte-Foy.

Le député fédéral Joël Lightbound accompagnait la candidate libérale Élise Avard-Bernier sur le terrain.

Le député fédéral raconte avoir rencontré Mme Avard-Bernier il y a cinq ans déjà, alors qu’elle était encore loin de se lancer en politique, promet-il. C’était donc « tout naturel » pour M. Lightbound de l’appuyer dans cette campagne sous la bannière du Parti libéral du Québec (PLQ). Il a affirmé suivre « de près » l’évolution du PLQ, bien que lui-même « très occupé » à Ottawa.

Pressenti par certains pour briguer la direction du Parti libéral du Québec, Joël Lightbound s’est bien gardé de commenter. «Je n’ai rien à annoncer», a-t-il laissé tomber sans ouvrir la porte à cette perspective. Et sans la fermer non plus.

« Au-delà des questions qui m’entourent concernant la chefferie du Parti libéral, je pense que le Parti libéral a sa place dans la vie démocratique au Québec. »

—  Joël Lightbound, député libéral fédéral

« On a hâte à demain, c’est les derniers miles », confie Mme Avard-Bernier. « Il faut négliger aucun effort si on veut arriver à la ligne d’arrivée avec le meilleur résultat possible ». La candidate ne se permet pas non plus de baisser les bras alors que des dizaines de bénévoles se dévouent pour sa campagne. Samedi, des militants de Montréal l’ont accompagnée en porte-à-porte dans les rues de Sillery.

Une campagne qui s’essouffle

La candidate de la Coalition Avenir Québec (CAQ) profitait plutôt d’un bain de foule près d’une épicerie, dimanche après-midi. « On fait des bains de foule parce que les gens ont déjà été énormément sollicités depuis le début de la campagne et on le sent. On ne veut pas harceler les gens et on veut souhaiter respectueux des gens qui veulent peut-être profiter de leur dimanche ».

« C’est le dernier sprint, et on veut le faire de façon respectueuse. »

—  Marie-Anik Shoiry, candidate de la CAQ

Selon la candidate caquiste, bon nombre d’électeurs ont déjà fait leur choix pour le jour J. Plus de 22% des électeurs ont déjà voté par anticipation. « Il y a beaucoup de gens qui nous disent qu’ils ont déjà voté », confirme-t-elle.

La candidate de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Marie-Annick Shoiry, profitait plutôt d’un bain de foule près d’une épicerie, dimanche après-midi.

Au cours de la campagne, plusieurs députés et ministres ont prêté main forte à Marie-Anik Shoiry. « C’est sûr que ça aide, parce que c’est un travail d’équipe. Je suis très reconnaissante pour tout le soutien que j’ai eu depuis le début de la campagne ». Mais ce qu’elle retient de la campagne, ce sont les rencontres avec les citoyens et organismes sur le terrain. Au terme de la campagne, Marie-Anik Shoiry assure avoir fait le tour des portes de sa circonscription.

« Marteler une dernière fois le message »

Le constat est le même du côté du Parti conservateur. « Il y a un essoufflement, les gens commencent à être tannés parce qu’il y a cinq partis qui vont voir le monde. Il y a eu beaucoup de porte-à-porte et d’appels qui ont été faits », a expliqué d’emblée Éric Duhaime. « N’insistez pas trop si les gens sont à fleur de peau, trop c’est comme pas assez », a prévenu le chef conservateur, devant son groupe de militants.

Le chef du Parti conservateur, Éric Duhaime, accompagnait Jesse Robitaille pour une dernière opération aux portes de Sillery, dimanche après-midi.

Les conservateurs se lançaient tout de même dans une opération aux portes de Sillery, dimanche après-midi. « Une dernière démonstration de force avant le vote demain », affirme le candidat Jesse Robitaille, dont la voix s’éraille après quatre semaines de campagne électorale.

« Il faut s’assurer que les gens aillent voter, parce que dans une élection partielle c’est pas tout le monde qui sait dans quel comté ils habitent ».

—  Éric Duhaime, chef du PCQ

« C’est sûr que c’est épuisant, mais je vois ça comme une bonne chose parce que ça veut dire que j’ai tout donné », témoigne Jesse Robitaille, fier de sa première campagne électorale. Une expérience « enrichissante et formatrice », pour le candidat de 24 ans. Jesse Robitaille se remémore surtout sa conférence de presse de lancement, où il a fait « tout un spectacle », raconte-t-il au Soleil.