Pressé par les municipalités qui réclament plus de fonds, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a laissé entendre vendredi que des sommes considérables pourraient être ajoutées prochainement.
Depuis les élections l’an dernier, les municipalités ne cessent de réclamer un pacte vert de 10 milliards $ sur cinq ans pour lutter contre les changements climatiques et les récentes catastrophes, inondations, feux de forêt, ont alimenté leur argumentaire.
Le gouvernement a écarté l’idée d’un fonds dédié en adaptation climatique. Il fait valoir qu’une enveloppe de 1,5 milliard $ est déjà à la disposition des villes.
En mêlée de presse en matinée, M. Charette a refusé de donner un ordre de grandeur concernant les fonds additionnels à venir, mais il a rappelé que sur deux ans, l’augmentation des budgets en adaptation climatique avait été de 35 % et qu’on peut s’attendre à d’autres hausses équivalentes.
À la période de questions jeudi, le premier ministre François Legault avait déjà ouvert la porte à ajouter des sommes à l’enveloppe de 1,5 milliard $.
«Il va falloir en faire plus, parce qu’au-delà éventuellement d’éliminer tous les gaz à effet de serre, il y a un mal qui a été fait, la température augmente, il y a des impacts, donc, on va en faire plus», a-t-il assuré lors d’une conférence de presse vendredi, au Conseil exécutif, pour faire le bilan de la session parlementaire.
«Je ne dis pas que ce sera 1,5 milliard $ (de plus) chaque année, mais ça laisse entrevoir une augmentation qui est conséquente», a pour sa part évoqué M. Charette.
L’opposition officielle avait déploré que dans le dernier budget, il y avait précisément seulement 860 millions $ prévus sur cinq ans en adaptation aux changements climatiques.
M. Legault avait rétorqué qu’il fallait ajouter à cette somme une autre enveloppe de 166 millions $ au ministère des Affaires municipales et 461 millions $ au ministère des Transports.
Il avait alors reconnu qu’il fallait «en faire plus» pour lutter contre les feux de forêt, mais aussi qu’il y avait eu beaucoup de discussions dans les dernières années concernant les «impacts de l’érosion des berges le long du Saint-Laurent», mais aussi «les îlots de chaleur dans les grandes municipalités».
Questionné à savoir si les récents désastres naturels l’avaient rendu éco-anxieux, M. Legault a révélé candidement qu’il entretenait un fond d’anxiété.
«Je suis quelqu’un d’un petit peu anxieux, je dis toujours que ça ne va pas assez vite, il va falloir continuer à poser des gestes», a-t-il expliqué en conférence de presse.