Feux de forêt: un plan de récupération doit s’enclencher rapidement

«Il faut faire vite car l’expérience passée nous a démontré que les longicornes vont rapidement attaquer ces forêts brulées et dégrader la qualité de la fibre», rappelle Yannick Baillargeon.

Les dirigeants de l’Alliance forêt boréale pressent la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, à soumettre rapidement un plan de récupération de la matière ligneuse sur les sites affectés par les feux de forêt.


« Il faut faire vite car l’expérience passée nous a démontré que les longicornes vont rapidement attaquer ces forêts brulées et dégrader la qualité de la fibre. De plus, il faudra prévoir des investissements importants en sylviculture pour remettre en production ces milliers d’hectares, et ce, dans le cadre d’un aménagement forestier adapté aux changements climatiques », raconte dans un communiqué de presse le président de l’organisme de défense des communautés forestières et préfet de la MRC Domaine-du-Roy, Yannick Baillargeon.

Les longicornes vont rapidement dégrader le bois brûlé.

«Alliance forêt boréale souhaite souligner le travail exceptionnel et colossal réalisé par la SOPFEU, ses centaines de pompiers forestiers, les travailleurs qui ont prêté main-forte à l’organisation et tous les bénévoles qui ont soutenu les communautés forestières touchées. Maintenant que plusieurs feux sont maîtrisés et que les municipalités touchées sont pour la plupart hors de danger, il faut se remettre au travail, et vite », plaide le début du communiqué.

Comme plusieurs intervenants l’ont laissé savoir au cours des derniers jours, pour les dirigeants de l’organisation, le ministère doit impérativement considérer dans sa future stratégie de protection l’impact des feux de forêt sur l’habitat et la dynamique des troupeaux. « Ces feux, en plus de détruire des milliers d’hectares de forêt, forcent la faune à se déplacer. Si le ministère met en place une stratégie de protection qui ne prend pas en compte les secteurs affectés par le feu et les déplacements des hardes, on risque d’appliquer une stratégie inefficace à des endroits où l’espèce n’est plus présente, sans parler des conséquences que ces décisions ont sur l’approvisionnement des entreprises forestières, prédit Yannick Baillargeon. Il sera primordial pour le MRNF de réaliser des inventaires tous les 3 ans pour comprendre comment l’espèce se comporte sur le territoire de la forêt boréale transformé par les feux. Le MRNF détient la donnée télémétrique des colliers émetteurs qui indique en temps réel où se situe l’espèce. Il doit tenir compte de ces informations dans la future stratégie de protection.»

Alliance forêt boréale profite également de l’occasion pour dénoncer certains propos véhiculés lors des dernières semaines à l’effet que l’organisation et des élus régionaux souhaitent l’extinction de l’espèce. « Il a toujours été clair pour l’organisation et ses membres, tant sur la Côte-Nord qu’au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qu’il est possible de protéger l’espèce et la biodiversité tout en protégeant et en préservant les communautés forestières et les emplois. AFB demande le maintien de l’accessibilité à la matière ligneuse par la mise en place de stratégies régionales de protection du caribou forestier, l’aménagement dynamique de nos forêts, mais surtout, la concertation entre toutes les parties pour trouver des solutions gagnantes », fait valoir le communiqué de presse.