« Des clients qui résident dans la ville minière de Fermont nous ont contactés pour des testaments. Ils nous disaient que le notaire le plus proche était situé à Port-Cartier, à environ dix heures de route de chez eux », indique Mathieu Couture, notaire associé à la firme juridique Archer de Granby.

Maître Nicolas fait tomber les frontières. Un Québécois qui travaille en Afrique a en effet fait affaire avec cette étude virtuelle pour acquérir à des milliers de kilomètres une propriété située en Abitibi.

« Chez Archer, nous sommes principalement sollicités pour des transactions complexes. En mettant sur pied Maître Nicolas, nous revenons à la base de notre métier », estime Me Couture qui a participé à la création de ce bureau de notaires dématérialisé.

Sans espaces physiques, l’étude en ligne de Maître Nicolas fondée il y a un an fonctionne avec cinq employés à distance, dont trois notaires qui demeurent à Laval, Sherbrooke et Saint-Jean-sur-Richelieu.

Pénurie de notaires

Selon Me Couture, le dernier rapport de la Chambre des notaires du Québec souligne que certaines régions du Québec, notamment la Côte-Nord, ne comptent pas suffisamment de notaires pour desservir adéquatement les besoins juridiques de la population.

Pouvoir depuis peu signer des documents légaux à distance a facilité la création de Maître Nicolas.

« Depuis la pandémie, la Chambre des notaires autorise les signatures électroniques », précise Mathieu Couture.

« Je pense que les actes en version papier sont en voie de disparition. »

—  Mathieu Couture

Simplifier le processus notarial

Dans le cas d’un testament, on prévoit une première rencontre d’informations et de conseils avec le notaire et une deuxième pour la signature du document.

S’il s’agit d’un achat avec financement, il y a une première rencontre pour la signature de l’hypothèque et une seconde pour la signature de l’acte de vente.

« Notre plateforme numérique offre une grande flexibilité. Le notaire communique via Teams avec le client, il partage son écran pour expliquer l’acte en question et répond aux questions. C’est le même niveau de sécurité que dans nos bureaux physiques », rassure Mathieu Couture.

Pour faciliter le recrutement, Archer développe le travail à distance. « Nous sommes une trentaine d’employés. Sur les huit notaires que compte notre bureau de Granby, deux travaillent à distance. Notre profession fait également face à une pénurie de main-d’œuvre », mentionne M. Couture.

Sans vouloir dévoiler le nombre de clients que compte Maître Nicolas depuis son lancement, Mathieu Couture assure que cette initiative reçoit une bonne réponse sur le marché.