Famille d’Adstock décimée: un geste volontaire du père

Une famille d'Adstock a été impliquée dans une grave collision survenue le 15 mars à Saint-Frédéric, en Beauce.

« Le conducteur de la mini-fourgonnette n’avait jamais appuyé sur les freins ni tenté d’éviter la collision », conclut le rapport du coroner.


Le violent impact survenu le 15 mars dernier a coûté la vie du conducteur Henrik Asselin, 42 ans, et deux de ses enfants, un ado de 12 ans et une fillette de 4 ans. La maman et deux autres enfants ont survécu à la collision.

L’événement avait alors bouleversé la municipalité d’Adstock. M. Asselin et sa conjointe étaient bien connus dans le milieu de l’agriculture. Toute la famille a été impliquée dans l’accident sur le chemin du retour vers la maison, après une journée d’activités dans la région de Québec.



Henrik Asselin et ses deux enfants, Nathan et Jolène, sont décédés à la suite d'une violente collision routière en mars dernier.

D’abord, les autorités indiquaient que la mini-fourgonnette de la famille Asselin a dévié de sa sa voie pour une raison inconnue avant de percuter de plein fouet un camion semi-remorque.

Le coroner Me Donald Nicole s’est penché sur la mort de M. Asselin et de ses deux enfants, Nathan et Jolène. Il conclut à un suicide dans un contexte de détresse psychologique latente pour le père et un double-homicide pour les enfants.

Aucun signe suicidaire

Des analyses toxicologiques ont été réalisées sur le corps du père dans la quarantaine. Il n’y avait aucune trace d’alcool ou de drogues, mais la présence d’un médicament pour traiter la dépression a été notée au rapport.

Son dossier médical indique qu’il souffrait d’un trouble anxio-dépressif, mais aucun risque suicidaire n’a été détecté lors de ses dernières visites médicales.



« Aucun écrit démontrant l’intention suicidaire de M. Asselin n’a été trouvé à son domicile ni dans ses effets personnels », note le coroner.

L’analyse des données du module de contrôle des dispositifs de sécurité de la voiture de la famille Asselin démontre que le conducteur a accéléré quelques secondes avant la collision.

« Cinq secondes avant la collision, le conducteur avait accéléré, il avait braqué le volant vers la gauche pour empiéter dans la voie inverse et il avait corrigé légèrement sa trajectoire vers le véhicule lourd juste avant l’impact », écrit Me Nicole dans son rapport.

Les images d’une caméra de la semi-remorque montrent également le conducteur de la mini-fourgonnette au volant au moment de l’impact, il avait « le corps droit et le visage orienté vers l’avant », alors que sa passagère semblait « endormie ». Ces éléments d’enquête éliminent l’hypothèse de fatigue au volant.

L’enquête de la Sûreté du Québec ne relève aucune défectuosité sur les véhicules. Les conditions météorologiques, la visibilité, la signalisation routière et l’infrastructure routière ne sont pas en cause dans l’accident.

Au moment de l’impact, la mini-fourgonnette roulait à 135 km/h, alors que la vitesse du camion était de 75 km/h.



Me Donald Nicole conclut donc que le père de famille est mort d’un polytraumatisme sévère consécutif à une collision routière intentionnellement provoquée. Il s’agit donc d’un suicide.

Le jeune Nathan Asselin était assis à l’arrière du véhicule derrière son père au moment de l’impact. Il a été éjecté du véhicule après l’impact et est mort lui aussi d’un polytraumatisme sévère. Il s’agit d’un homicide, écrit Me Nicole.

La petite Jolène est décédée des suites de ses blessures le lendemain de la collision. Étant donné les conséquences irréversibles résultant des lésions causées par l’impact, la famille et l’équipe médicale ont choisi de cesser la poursuite des traitements nécessaires pour la garder en vie. Dans son cas également, il s’agit d’un homicide, écrit Me Nicole.