Le procès de Patrick Toussaint, accusé de voies de fait graves, et Martin Roussin-Bizier, accusé d’agressions sexuelles, se poursuit mardi au palais de justice de Québec. Il doit durer six jours.
Les deux hommes de 40 ans, avec un autre ami, fêtaient dans le cadre d’un enterrement de vie de garçon sur la rue Saint-Joseph, dans la nuit du 10 au 11 septembre 2022.
Le futur marié, Roussin-Bizier, aurait fait des attouchements sexuels sur deux jeunes femmes de 19 ans. Toussaint aurait quant à lui asséné un violent coup de barre de métal à un jeune homme qui voulait défendre ses deux amies.
Des vidéos de l’agression sont devenues virales sur les réseaux sociaux l’an dernier.
Lundi, la première plaignante a été entendue. Elle a raconté avoir été touchée sur les fesses et entre les jambes par Roussin-Bizier.
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La deuxième plaignante a témoigné mardi, au palais de justice de Québec. Son identité est protégée par une ordonnance de non-publication. Nous l’appellerons Anne-Marie.
Une soirée qui tourne mal
Le 10 septembre 2022, Anne-Marie sort se rend sur la rue Saint-Joseph pour la fête de son amie. Elle marche vers le resto-bar Le District avec d’autres amies lorsqu’elle croise le chemin des deux accusés et leur ami.
Le trio veut prendre une photo avec elle. Martin Roussin-Bizier est déguisé en femme, avec des ballons en guise de faux seins.
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« On se place pour prendre la photo, un ami de l’homme déguisé en femme prend la photo. C’est là qu’il y a eu des gestes déplacés », témoigne Anne-Marie.
« L’homme déguisé en femme prend mes hanches et les tire vers lui pour que mes fesses soient appuyées sur son pénis. Je lui ai demandé d’arrêter, que ça ne marchait pas avec moi », poursuit-elle.
Ensuite, l’ami de Martin Roussin-Bizier lui dit « come on, il va se marier, il pourra pu faire ça après », en faisant référence au geste qu’il venait de faire.
« Il l’a refait, j’ai dit que c’est vraiment dégueulasse, ça me tente pu », ajoute la plaignante, âgée de 19 ans.
Son témoignage concerne la même soirée que celle racontée par son amie, la première plaignante, entendue hier. Toutefois, les deux femmes racontent deux événements distincts, survenus à un moment où elles étaient séparées. En fin de soirée, le 11 septembre, les deux femmes se retrouvent pour se raconter les événements. Elles relatent aussi les gestes déplacés à tout le groupe d’amis, composé de femmes et d’hommes âgés en majorité de 18 et 19 ans.
Elles n’ont pas été témoins de l’agression subie par leur ami, pendant laquelle il aurait reçu un coup de barre de métal. Le plaignant dans cette affaire sera entendu plus tard cette semaine.
Consommation d’alcool
En contre-interrogatoire, Anne-Marie a été questionnée sur sa consommation d’alcool, la raison du dépôt de sa plainte pour agression sexuelle et de certains détails de la soirée.
Une amie d’Anne-Marie a ensuite témoigné, mardi, racontant l’événement de la prise de photo d’un autre point de vue.
« Je le vois se frotter contre une de mes amies, il prend ses hanches pour les frotter sur ses organes génitaux. Je le vois être insistant sur une autre de mes amies, il la touche sur ses fesses », a-t-elle exprimé devant la juge Sarah-Julie Chicoine.
Cette autre amie n’a pas porté plainte contre Roussin-Bizier.
La jeune femme a eu droit au même contre-interrogatoire qu’Anne-Marie : plusieurs questions sur sa consommation d’alcool le soir des événements.
Le procès se poursuit mercredi.