Le mandat « d’améliorer la fluidité entre les deux rives » à la Caisse

Le gouvernement de François Legault promet un engagement «indéniable» à améliorer la mobilité dans la grande région.

La Caisse de dépôt aura finalement le mandat de réaliser un examen approfondi de la mobilité dans l’ensemble de la région de Québec, tant pour le transport en commun que pour la fluidité entre les deux rives. Comme un tramway et un troisième lien, par exemple.


Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a officialisé lundi le mandat de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

Par ce mandat confirmé, la Coalition avenir Québec (CAQ), accusée de ralentir les projets de transports à Québec, jure faire preuve d’un engagement « indéniable » pour la mobilité dans la grande région.

Dans une lettre signée par la vice-première ministre et ministre des Transports, la CDPQ Infra hérite, en vertu de l’Entente en matière d’infrastructure publique, du contrat d’analyser « la mobilité dans toute la région ». Ce dont rêvait le maire de Lévis, alors que le maire de Québec, lui, le redoutait, craignant des délais supplémentaires.

« Le gouvernement du Québec souhaite que la mobilité de l’ensemble de la Communauté métropolitaine de Québec soit analysée afin de définir le ou les projets qui permettront tant d’améliorer la mobilité que d’augmenter le choix modal », peut-on lire dans la missive, coiffée des termes « projet(s) structurant(s) de transport » en guise de titre.

« Tous modes de transports confondus »

Faisant appel à l’« expertise » de la filiale de la Caisse de dépôt, la CAQ la sollicite pour un examen approfondi de la mobilité actuelle et projetée « de tous modes de transports confondus ».

Il lui faudra se baser sur les enjeux de mobilité et les — nombreuses — études déjà réalisées à ce jour pour émettre des recommandations identifiant dans un premier temps « un projet de transport structurant permettant d’améliorer le transport en commun pour la Ville de Québec ».

Le tramway de Québec a été placé sur la glace par le gouvernement Legault il y a déjà près de deux semaines, ce dernier refusant d’adhérer au « plan B » à 8,4 milliards $ suggéré par l’administration Marchand.

Le gouvernement demande également qu’une solution lui soit proposée afin « d’améliorer la mobilité et la fluidité dans la Communauté métropolitaine de Québec, notamment entre les deux rives ». Cette volonté concorde avec la résurrection annoncée du projet de troisième lien au lendemain de la défaite à l’élection partielle dans Jean-Talon.

Six mois, quand?

Le délai de six mois accordé à la CDPQ n’a par ailleurs pas encore commencé à courir, laisse entendre la lettre adressée au président et chef de la direction de la CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud.

« Il est attendu que CDPQ Infra puisse en arriver à une proposition de projet dans un délai de six mois à partir de la transmission des études disponibles », détaille le ministère des Transports. Ainsi, « le travail d’analyse débutera dès la réception des études réalisées à ce jour », confirme la CDPQ dans un communiqué transmis lundi.

Le maire Bruno Marchand, de qui le mégaprojet de tramway ne relève plus désormais, presse depuis le jour un d’en arriver à une conclusion rapidement.

Se targuant d’une expérience « dans l’analyse et la planification de grands projets de transport acquises au Québec et ailleurs dans le monde », la Caisse promet de soumettre « des solutions de transport qui répondent aux besoins des communautés desservies et qui soient attrayantes pour les citoyens ».

Elle se servira pour ce faire des études existantes pour « effectuer un diagnostic exhaustif du territoire en matière de desserte de transport afin d’identifier les options de corridors et les modes de déplacements adaptés aux besoins des usagers actuels et futurs » et prendra en considération « les pôles générateurs de déplacements, les objectifs d’aménagement et les politiques de développement des villes concernées ».

Les citoyens veulent leur mot à dire

Dans l’élaboration de sa réflexion, la Caisse de dépôt aurait tout à gagner à prendre en considération la voix des citoyens et à ne pas prendre de décisions « dans l’ombre », plaide le regroupement Québec désire son tramway.

« Les usagers et usagères du transport collectif doivent être entendu·e·s par la Caisse de dépôt et placement », estime Nora Loreto, cofondatrice du groupe, qui réclame une rencontre avec les dirigeants « afin de partager les réflexions de ses membres sur le projet » et les besoins en transport collectif.