Des foyers aux fosses septiques, Québec serre la vis

Les foyers au bois décoratifs ou d’ambiance devront bientôt disparaître du paysage.

À l’orée de 2024, Québec serre la vis en environnement. Les foyers au bois décoratifs ou d’ambiance, comme les vieilles fosses septiques, devront bientôt disparaître du paysage.


À la recherche d’une solution pour limiter l’émission de particules fines dans l’atmosphère, la Ville de Québec annonce son intention d’encadrer davantage l’installation et l’utilisation des appareils de chauffage à combustion solide sur son territoire.

« Le chauffage au bois et l’utilisation des foyers au bois décoratifs ou d’ambiance contribuent de façon importante à l’émission de particules fines nocives pour la santé », observe la vice-présidente du comité exécutif responsable de l’environnement, Marie-Josée Asselin.

Dans une révision des règles entourant leur utilisation et leur usage, la Ville soumettra le 21 novembre aux élus du conseil municipal des modifications au Règlement sur les appareils de chauffage à combustible solide adopté en 2021. Les foyers au bois décoratifs ou d’ambiance seront désormais concernés par la réglementation puisqu’« ils émettent autant de particules fines qu’un foyer de maçonnerie ouvert ».

Dès le 1er janvier prochain, Québec ordonnera donc l’interdiction d’installer un nouvel appareil de ce type. À l’horizon de l’automne 2024, il deviendra tout simplement impossible de les utiliser. Comme prévu, la Ville conserve la date du 1er septembre 2026 pour interdire les poêles au bois non certifiés.

En période anticipée de « détérioration de la qualité de l’air », le comité exécutif se réservera le droit de restreindre l’utilisation « de tout appareil à combustible solide, même certifié, pour préserver la qualité de l’air. »

Dans cette même optique, Québec annonce qu’un indicateur de la qualité de l’air portant sur quatre contaminants d’« intérêt » sera « prochainement » disponible en ligne. Particules fines, dioxyde d’azote, « deux contaminants prioritaires à surveiller et à atténuer considérant leurs effets sur la santé », de même que nickel et particules en suspension totales seront l’objet de mesures.

Québec, Stoneham et Lac-Delage ne veulent plus des vieilles fosses septiques

Pas seulement préoccupée par la qualité de son air, l’administration Marchand compte aussi s’attarder à la qualité de son eau potable.

Un peu plus tôt en journée, lundi, les maires de Québec, Stoneham et Lac-Delage ont invité les propriétaires de maisons équipées de vieilles fosses septiques à les remplacer « rapidement » pour protéger le bassin versant de la prise d’eau du lac Saint-Charles.

« Ne pas s’en préoccuper, laisser aller les choses fait en sorte qu’on pourrait se retrouver avec des problèmes catastrophiques coûteux. »

—  Bruno Marchand, maire de Québec

Avec une aide gouvernementale de 40 millions $ annoncée en janvier et un fonds de 20 millions $ supplémentaires des municipalités, les Villes veulent inciter les 1600 propriétaires d’installations sceptiques vieilles de 25 ans et plus à se remettre aux normes en les remplaçant.

Ces derniers pourront être aidés en subventions, pour un montant total d’un maximum de 30 000 $. On évalue entre 15 000 et 45 000 $ le coût d’installation d’une fosse septique à jour.

La « technologie d’une autre époque » est susceptible de polluer le lac, en raison du traitement « déficient » du phosphore et de l’azote dans les eaux usées.

Pour « protéger le réservoir d’eau potable qui alimente 300 000 résidents », un règlement municipal plus sévère que la réglementation provinciale, qui ne prévoit aucune limite d’âge, sera adopté au printemps. Le programme de subvention demeurera en vigueur jusqu’en mars 2027.

Les récalcitrants dont les installations sont vieilles de plus de 30 ans et jugées désuètes en vertu de leur âge s’exposeront à « plusieurs milliers $ » en amendes.