Entre 2023 et 2029, un peu plus de 12,9 millions $ sont budgétés pour le volet des « communications » du tramway de Québec, selon une compilation fournie par la Ville au Soleil en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.
Les activités de promotion du réseau de transport structurant se poursuivront au moins pour les six prochaines années, date prévue de l’inauguration officielle des rames. Chaque année, au moins 1,6 million $ sont mis de côté à ces fins. Pour l’unique année 2026, trois ans avant l’entrée en service du tramway, ces dépenses pourraient culminer, en atteignant au-delà de 2,6 millions $, montrent les chiffres fournis par l’administration municipale.
Il s’agit là de maximums à être consacrés pour les publicités et les opérations de sensibilisation liés au tramway, nuance le Bureau de projet.
« Les montants prévus annuellement font partie d’une enveloppe globale pour la durée du projet. À ce jour, les dépenses de communication relatives au projet du tramway ont été inférieures aux sommes budgétées », précise la porte-parole Miriam Bard-Dumont.
Depuis les tous débuts du mégaprojet, la Ville de Québec a déjà consacré quelques millions $ pour le promouvoir. Au 31 août, les sommes dépensées en communications s’élevaient à plus de 4,6 millions $ depuis 2018.
En 2022, l’administration du maire Bruno Marchand, alors nouvellement entrée en poste avec la ferme volonté de renverser la vapeur d’une acceptabilité sociale en chute libre, a injecté la somme record de 1,66 million $. Le montant le plus élevé de toutes les six dernières années.
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Jusqu’ici, en 2023, à peine plus de 300 000 $ ont été décaissés de l’enveloppe de 1,6 million $ planifiée.
Les investissements réalisés pour la publicité et les autres activités de promotion sont puisés à même le budget total du tramway, lequel surpassera les 4 milliards $.
« En général, les barèmes sont de 1 % en communications par rapport à l’investissement total d’un projet. Nous sommes bien en deçà de cette cible pour le moment », résumait au Soleil la Ville de Québec en novembre 2022.
Inverser la tendance
Depuis son arrivée à la tête de la Ville de Québec, l’équipe du maire Marchand a mis la gomme pour mousser le tramway, aux prises avec un déficit d’acceptabilité sociale sans cesse plus grand.
Elle promettait en campagne de miser sur la transparence et une meilleure communication du projet, avec dans sa manche tout un arsenal d’outils. Publicités, dépliants, kiosques d’information comptent parmi les nombreuses offensives promotionnelles lancées depuis tout près de deux ans.
À quelques mois du lancement officiel du chantier, la cadence sera maintenue. Toutes activités promotionnelles confondues, la Ville planifie dépenser environ 250 000 $ en « efforts de communication » liés au tramway au cours de l’automne.
Tandis que la courbe des dépenses réservées à ce volet du projet de transport collectif ne cesse de croître, celle de l’appui populaire a pourtant continué de fléchir. Un sondage SOM-Le Soleil mené en ligne à la fin de l’été traduisait de ce déclin : la proportion des 344 répondants se rangeant derrière le mégaprojet a dégringolé à 32 % dans la grande région de Québec.
Après avoir mis le pied sur l’accélérateur des sondages, la Ville de Québec n’a pour sa part pas réalisé de coup de sonde depuis près d’un an maintenant.
Jeudi, la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault, appelait le maire Marchand à « travailler sur l’acceptabilité » du projet dont il se proclame le chef d’orchestre.