Chocolats Favoris compte démolir sa maison de la rue Bégin

Les fondateurs de Chocolats Favoris se sont installés en 1996 sur l'avenue Bégin. Jeudi, l'entreprise demandera à la Ville d'autoriser la démolition du bâtiment construit en 1909.

Un an après l’avoir évacué en vitesse, Chocolats Favoris demande à Lévis de l’autoriser à démolir le bâtiment qui l’accueille depuis plus de 20 ans sur la rue Bégin, en plein cœur du Vieux-Lévis.


À la lumière d’analyses, le 32, rue Bégin, dans le Vieux-Lévis, sera probablement démoli. Après avoir jonglé avec l’idée d’y mener « une intervention majeure », Chocolats Favoris demandera finalement à la Ville d’autoriser la destruction du bâtiment dont la valeur patrimoniale est reconnue, mais pas protégée.

Le bâtiment, construit en 1909 par le médecin Alfred Roy, serait en trop mauvais état pour être réparé sans risquer un effondrement complet, estime Chocolats Favoris. Tenter de la remettre en état et de préserver serait « vain » et « voué à un grand risque d’échec ».

L’entreprise se veut toutefois rassurante. Elle compte reconstruire le bâtiment emblématique du Vieux-Lévis « le plus fidèlement possible » pour recommencer à y vendre crèmes glacées et chocolats.

On prévoit une reconstruction qui « redonne l’aspect original de la bâtisse avec les avantages de la construction moderne, des normes en vigueur et des valeurs écoénergétiques ». Aucun échéancier pour le projet n’est toutefois précisé.

La maquette de ce que souhaite reconstruire Chocolats favoris pour remplacer le bâtiment patrimonial.

Chocolats Favoris se défend d’avoir laissé sa maison-mère lévisienne se dégrader. L’entreprise affirme avoir investi « des sommes importantes » dans l’entretien du bâtiment au fil des dernières années. Mais il était victime de nombreuses infiltrations d’eaux qui ont « sournoisement engendré une détérioration », observée pour la première fois en 2020, insiste l’entreprise.

L'état du bâtiment des Chocolats Favoris du Vieux-Lévis s'est dégradé au fil des dernières années.

En septembre dernier, après avoir évacué d’urgence le bâtiment, le vice-président de Chocolats Favoris, Charles Auger, affirmait vouloir sauver la bâtisse. « Ce n’est pas une question de prix actuellement, c’est une question de ce qui est techniquement possible », nuançait-il toutefois.

Les rapports commandés par Chocolats Favoris font état « d’une dégradation importante des murs pouvant mener à un effondrement ». La réfection de la maçonnerie serait « urgente », mais plus que complexe, compte tenu de l’état et de la manière dont le bâtiment a été construit, il y a plus de 100 ans.

« Nous avons dû nous résoudre à écouter l’avis des experts que nous avons consultés et convenir que la démolition et une éventuelle reconstruction […] étaient la meilleure des avenues », écrit Charles Auger, précisant « ne pas avoir pris la décision de gaité de cœur ».


À propos du bâtiment

À Lévis, sur le mur jouxtant la porte d’entrée de Chocolats Favoris, une plaque raconte l’histoire du 32, avenue Bégin :

  • « Construite en 1909, cette remarquable maison servait à la fois de résidence et de cabinet de médecin au docteur Alfred-Valère Roy. Ce dernier exerça la médecine jusqu’à sa mort en 1942 et céda la maison à son fils Maurice qui prendra la relève de la vocation familiale avec son plus jeune frère, Louis. »
  • « À cette époque, la partie gauche du rez-de-chaussée abrite le bureau des médecins et la salle de chirurgie. […]»
  • « En 1968, la résidence est vendue au docteur Robert Powers. La maison sert, désormais, de poste pour les infirmières chargées de soins médicaux à domicile et de maison de chambres. »
  • « Dans les années 1980, la maison abritera un salon de pompes funèbres pendant quelques mois, puis [sera convertie] en bureau d’avocats pour la firme Kronström Desjardins. »
  • « En 1996, Les Chocolats Favoris inc. acquièrent cette magnifique demeure et leur chocolaterie artisanale y est installée ainsi que leur fameux comptoir de crèmes glacées et sorbets fabriqués sur place. »
  • « Aujourd’hui, comme à l’époque, la maison charme par ses imposantes galeries à colonnes multiples, ses larges ouvertures symétriques et son fameux œil-de-bœuf en façade caractéristique des maisons cossues construites au début du siècle. »

Avec Baptiste Ricard-Châtelain

Les signes du délabrement étaient très visibles depuis 2020.