Le tourisme autochtone, un pas de plus vers la réconciliation

Parcours multimédia nocturne visant à faire connaître la nation huronne-wendat, <em>Onhwa’ Lumina </em>a été inauguré à Wendake.

Le tourisme autochtone a le vent dans les voiles. À Wendake, on se réjouit de la popularité que connaît le parcours nocturne Onhwa’ Lumina. Cette effervescence touristique pour les Premières nations pourrait d’ailleurs être un pas de plus vers la réconciliation.


À quelques jours de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, la ministre fédérale du Tourisme et ministre responsable de Développement économique Canada (DEC), Soraya Martinez Ferrada, était de passage à Wendake pour dévoiler de nouveaux financements à certaines entreprises touristiques de la région.

Elle a profité de sa visite pour se promener dans le parcours nocturne Onhwa’ Lumina. « Ça rend hommage à votre histoire et ça rend aussi hommage à un lieu profondément ancré dans la culture autochtone. Merci de partager votre culture avec nous », a-t-elle dit en s’adressant aux représentants de la Nation huronne-wendat.

La ministre fédérale du Tourisme et ministre responsable de Développement économique Canada (DEC), Soraya Martinez Ferrada, était de passage à Wendake pour dévoiler de nouveaux financements à certaines entreprises touristiques de la région.

Plus de 115 000 personnes ont visité le parcours nocturne depuis son inauguration en 2022. La popularité pour cette attraction autochtone s’inscrit dans un phénomène global qui prend de l’ampleur depuis une dizaine d’années, remarque le directeur général de Tourisme Autochtone, Dave Laveau.

« La progression pour le tourisme autochtone n’arrêtera pas. Une des raisons qui alimentent ce succès est l’intérêt des gens pour notre culture. Que ce soit les Français, les Allemands, les Anglais ou même les Américains, ils ont tous présenté un intérêt à vivre une expérience autochtone authentique. Au Québec, c’est plus de 89% de la population qui aimerait vivre une telle expérience », ajoute-t-il.

Et ce n’est pas ce genre d’expérience unique qui manque. Il y en a près de 300 à l’intérieur des onze Nations réparties au travers des 18 régions. Ça représente plus de 3000 emplois et près de 160M$ en retombées économiques.

« Ça se voit, les visiteurs ont envie de vivre des expériences authentiques. Wendake n’est qu’un bon exemple parmi tant d’autres. Cependant, le tourisme n’est pas seulement un secteur économique important, c’est aussi un secteur identitaire important. On développe la fierté de notre communauté », indique la ministre Martinez Ferrada.

Mais pour les Premières Nations, le tourisme est encore bien plus qu’un sentiment de fierté, c’est un pas vers la réconciliation.

« Le tourisme permet de se rencontrer, de mieux se connaître et de mieux se reconnaître. On peut s’échanger dans nos langues, présenter notre territoire et transmettre notre culture. Ça fait partie du processus de réconciliation. »

—  Dave Laveau, directeur général de Tourisme Autochtone

« Une dame pleurait à la sortie du parcours. Elle m’a dit que c’était la plus belle expérience de sa vie. On lui avait fait découvrir les Premières nations. C’est un constat qui revient souvent. Ça nous motive à consolider notre offre à Wendake », raconte le directeur général de l’Office de Tourisme de Wendake, Alain Authier, qui a été profondément marqué par cette rencontre.

M. Authier est d’ailleurs à l’origine du projet phare Onhwa’ Lumina. Il a remercié chaleureusement le financement du gouvernement fédéral, sans quoi le parcours nocturne n’aurait jamais vu le jour.

L’Office de tourisme a reçu une aide de 500 000$ de la part de DEC pour financer la conception de l’attraction. Il a aussi profité de l’occasion pour lever son chapeau au Fonds d’aide au Tourisme (FAT) qui réserve une partie de son enveloppe aux promoteurs autochtones.

Une aide financière plus que bienvenue

Le parcours Onhwa’ Lumina n’est pas la seule attraction de la région de Québec qui a reçu des fonds supplémentaires par le gouvernement fédéral. Le FAT, administré par le DEC, est venu en aide à onze autres entreprises pour développer des projets touristiques. La contribution financière annoncée mercredi s’élève à 2 217 566 $.

Cette aide monétaire est plus que bienvenue pour les différentes organisations bénéficiaires, d’autant plus que la plupart sont situées loin des grands centres.

« On souhaite aider le développement de l’offre touristique dans les régions un peu plus éloignées. On comprend qu’une enveloppe de 100 000$ peut littéralement sauver une entreprise établie dans une petite communauté. Ils ont besoin de l’argent pour survivre et croître », mentionne Mme Martinez Ferrada à l’occasion de la journée mondiale du tourisme.

Bien que l’industrie du tourisme retrouve peu à peu son erre d’aller dans un monde post-pandémique, la situation est encore précaire.

« On fait face à l’inflation, aux incertitudes avec la COVID-19 et même aux feux de forêt. On doit toutefois continuer à se battre pour promouvoir nos régions. C’est un combat qui permet de faire rayonner notre Québec. C’est un combat qui est nécessaire même s’il est difficile », lance le responsable de l’industrie touristique pour la Nation huronne-wendat, le Chef Denis Bastien.

La ministre Martinez Ferrada a tenu à saluer la détermination de tous les acteurs touristiques. « Ils ne sont pas seulement là pour profiter des touristes, mais aussi pour développer les communautés et redonner à nos communautés. Ce sont des joueurs importants pour le Québec et le Canada », affirme-t-elle.