Qualité de l’air: « un faux sentiment de confiance », accuse Villeneuve

Pour Claude Villeneuve, le dévoilement des données sur la qualité de l'air n’était qu’un « spectacle ».

Le maire de Québec a induit un « faux sentiment de confiance » aux citoyens dans le dossier de la qualité de l’air, accuse le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, alors que des dépassements de la norme sur le nickel ont plus tard été enregistrés dans Limoilou.


« Dans ce dossier comme dans d’autres, le maire ne nous donne pas l’heure juste. Si je dis que j’ai un portrait de la situation et qu’il est rassurant, mais que j’ai seulement une partie du portrait, je me trouve à donner une information erronée », a cinglé le chef de l’opposition officielle lors d’une sortie à l’hôtel de ville, lundi.

Le chef de l'opposition officielle, Claude Villeneuve

Claude Villeneuve réagissait aux dépassements de la norme de nickel enregistrés dans le Vieux-Limoilou. Radio-Canada rapportait en matinée que le seuil limite de concentration permis dans l’air avait été excédé à trois reprises à la fin de 2022 et au début de 2023, quelques jours à peine après une campagne d’échantillonnage menée par la Ville de Québec.



En grande pompe, assis aux côtés de représentants du port de Québec et du ministère de l’Environnement le mois dernier, le maire de Québec s’était dit rassuré par les résultats de l’analyse réalisée du 14 octobre et au 15 décembre 2022, qui ne montraient alors aucun dépassement de la norme sur le nickel.

En ne communiquant qu’un portrait « partiel », Bruno Marchand a omis, voire « caché » des éléments d’informations sensibles, blâme M. Villeneuve. « Il y a quelque chose là-dedans qui s’apparente à de la cachoterie », illustre-t-il.

« On procure un faux sentiment de confiance aux citoyens en disant c’est rassurant, mais on n’a pas toute l’information. »

—  Claude Villeneuve, chef de l'opposition officielle

« Nous n’étions pas au courant », réplique l’attaché de presse du maire, Thomas Gaudreault. « Je rappelle qu’il revient toutefois au Ministère de l’Environnement et de la Lutte aux Changements Climatiques de voir à l’application de la Loi lorsque des dépassements des normes sont constatés », ajoute-t-il.

« Il n’y a pas pire ignorant que celui qui ne veut pas savoir, critique de son côté l’opposition officielle. On ne pense pas que la Ville peut continuer de cautionner la façon que le ministère a de surveiller la situation dans les environs du Port ».



Pour Claude Villeneuve, le dévoilement des données n’était qu’un « spectacle ». « Si c’est le ministère de l’Environnement qui nous a caché de l’information ou qui ne l’a pas révélée, le maire a quand même participé à cette mise en scène de nous faire croire que le travail se faisait et que la norme était respectée », condamne-t-il, invitant ce dernier à « demander des comptes ».

« Rien pour Limoilou »

Conseiller municipal du district de Maizerets—Lairet, Claude Villeneuve s’indigne de constater que la norme sur le nickel, même quintuplée, n’est toujours pas respectée par l’industrie.

« C’est un sentiment qu’on a, à Limoilou, d’être une zone sacrifiée », déplore-t-il.

« Le maire a mis la barre haute en matière des actions qu’il comptait prendre pour protéger la qualité de l’air, il va falloir qu’il se conforme à son propre standard. »

—  Claude Villeneuve, chef de l'opposition officielle

« Le Port est un acteur important d’un point de vue économique, mais ça ne peut pas se faire au détriment de la population. Je pense que le maire est complaisant avec le Port, entre autres acteurs », critique aussi le chef de l’opposition.

« Si l’industrie n’est pas capable de se conformer à la norme, qu’est-ce qu’on fait de l’industrie? Il va falloir se mettre les yeux en avant des trous. »

La population de Québec n’a selon lui rien à gagner que de telles activités économiques se déroulent près de chez elle. « À Limoilou, what’s in it for us? Nous, comme population, on a juste les désavantages de ces activités-là », juge l’élu municipal, réclamant des alternatives à la manutention de vrac à proximité d’un environnement densément peuplé comme le centre-ville de Québec.