La chasse au fautif derrière les arômes nauséabonds dans les quartiers de la basse-ville de Québec est en cours depuis quelques jours.
Dimanche, sous une publication dans le groupe Facebook Limoilou: notre quartier, le meilleur de tous!, plusieurs citoyens y sont allés de leur propre hypothèse pour tenter d’identifier la source de ce qui a été qualifié de senteur au goût « chimique ».
La Ville de Québec a finalement résolu le mystère, lundi.
« Des odeurs désagréables, mais sans danger pour la santé, émanent de bassins de décantation de la White Birch à la suite d’une cuvée problématique », note dans une déclaration écrite le porte-parole Jean-Pascal Lavoie.
« Senteurs d’oeufs pourris »
Un « bris majeur » d’une machine à papier survenu le 28 mai est à l’origine de la problématique, précise Carol Gagné, superviseur environnement et services techniques, en entrevue au Soleil. La production de l’équipement défectueux et d’un autre fonctionnel a dû être interrompue le temps de procéder à des inspections.
« En arrêtant l’opération des machines à papier, on s’est retrouvé avec des réservoirs de pâte pleins, ce qui est une situation inhabituelle. Des bactéries se multiplient dans cette pâte et les odeurs peuvent arriver à ce moment-là », détaille le superviseur de l’usine.
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La White Birch dit avoir avisé la Ville et le ministère de l’Environnement de la possibilité que des «senteurs d’oeufs pourris» se propagent dans l’air, le temps que l’eau de production se retrouve à la station de traitement des eaux.
Des tests d’eau dans un bassin primaire ont d’ailleurs révélé lundi la présence de bactéries dégageant des « odeurs de soufre ». Ces dernières n’ont jusqu’ici généré que deux plaintes dans le voisinage, selon l’entreprise.
Même si « la White Birch est bien au fait de ces désagréments et collabore avec la Ville pour trouver une solution et éviter que cette situation se reproduise », l’état actuel pourrait perdurer encore deux semaines, prévoit Québec.
« Les travaux de réparation vont s’éterniser sur quelques semaines. »
— Carol Gagné, superviseur environnement et services techniques chez Papiers White Birch
En attendant, « on a pris action sur le traitement des eaux afin de diminuer ce dégagement d’odeurs et les résultats portent fruit. On va suivre ça au courant des prochains jours pour ne pas que ça réarrive », promet-il.
Si le bruit de l’usine implantée depuis neuf décennies à Québec constituait un problème « relativement récent » ces dernières années, la poussière et les odeurs de White Birch avaient quant à elles déjà chatouillé le nez de citoyens auparavant.
« On n’a pas souvent — mais trop — de plaintes pour odeurs », reconnaît le superviseur. Comme « bon citoyen corporatif », Papiers White Birch dit s’être dotée d’un plan d’action depuis peu « pour identifier et cibler les interventions à faire pour le contrôle des odeurs ».
Le dossier fait couler beaucoup d’encre dans le quartier Limoilou. Le député solidaire de Jean-Lesage convoque d’ailleurs la presse mercredi afin d’interpeller le gouvernement de la Coalition avenir Québec «sur la pollution de l’air par la papetière».
Le bruit « résorbé »
Quant au bruit sourd qui agaçait les oreilles de résidents de la Basse-Ville, tout a été mis en oeuvre pour qu’il se « résorbe », jure le superviseur environnement et services techniques chez White Birch.
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En mai 2021, la Ville de Québec avait tenu ses équipements d’aération sur la toiture responsables d’oscillations de basses fréquences, perceptibles davantage en soirée et fréquemment dénoncées par ses voisins.
Attribuant le son dérangeant au couvre-feu pandémique plutôt qu’à un « malfonctionnement » des installations, Carol Gagné indique que sept silencieux ont été installés sur les différents évents de pompes à vide de l’usine pour le corriger. Les vibrations désormais enregistrées se situent « en bas des normes » de bruit, selon lui.