Expropriation de Rabaska à Lévis: Marchand à la défense du Port de Québec

«Je vais les laisser s’entendre entre eux pour voir c’est quoi la suite des choses, mais je serai toujours un avocat pour défendre le Port. À Québec, on en a besoin et on veut son développement», s’est engagé mardi le maire Bruno Marchand.

Promettant de se faire un « promoteur » du développement du Port de Québec, le maire Bruno Marchand se porte à sa défense dans le dossier de l’achat des terrains de Rabaska, que Lévis veut aussi acquérir en partie par expropriation.


« Je vais les laisser s’entendre entre eux pour voir c’est quoi la suite des choses, mais je serai toujours un avocat pour défendre le Port. À Québec, on en a besoin et on veut son développement », s’est engagé mardi le maire Bruno Marchand, en marge d’un point de presse.

Par cette déclaration, il a commenté le dossier des terrains de Rabaska, sur lesquels des procédures d’expropriation partielle sont enclenchées par Lévis.



Plaidant l’urgence, le maire Gilles Lehouillier et les élus du conseil municipal ont adopté vendredi une résolution autorisant le début des démarches menant à l’acquisition d’environ la moitié des terres situées dans Lévis-Est.

Terres, toujours propriété de la société en commandite Rabaska, également convoitées par le Port de Québec, qui détient une option d’achat depuis 2017 et qui souhaitait la conclusion d’une entente d’ici la fin de l’année. Voilà que ses plans étant compromis, il menace maintenant de reculer sur ses intentions.

Un port « vivant » dans la zone économique métropolitaine

Même s’il ne craint pas forcément d’impact sur sa ville de ce changement de cap, le maire de Québec insiste pour dire qu’« on a besoin du Port dans notre activité économique, mais aussi dans notre activité environnementale ».

« Je vais toujours être un promoteur pour le développement du Port. Il faut qu’on ait un Port vivant, en développement, et il y a de beaux projets qu’on peut faire. »

—  Bruno Marchand

Le vernis de la Zone économique métropolitaine, présentée en grande pompe en mars, semble déjà craquer. Loin d’être main dans la main comme lors de l’annonce, les maires de Québec et de Lévis n’apparaissent visiblement pas sur la même ligne au sujet des terrains de Rabaska.



Lévis voulait mettre la main dessus « avant qu’il ne soit trop tard » et qu’un autre promoteur ne le fasse avant elle. L’administration Lehouillier demeure convaincue que deux projets peuvent cohabiter.

Dans une lettre ouverte mardi, le maire Lehouillier a de nouveau justifié l’intervention des membres du conseil municipal, concrétisée « afin que la Ville de Lévis puisse conserver le contrôle de lots stratégiques d’importance ».

Il s’agissait, selon lui, d’« une décision nécessaire » pour « protéger l’intérêt public et les pouvoirs d’intervention de la Ville en matière d’aménagement du territoire ». Une décision qui n’entache pas sa « volonté ferme » de participer au projet de Zone économique métropolitaine, jure-t-il.

Refusant de s’inscrire comme « gérant d’estrade », le maire Marchand plaide plutôt pour « trouver, dans la zone métropolitaine, des façons de faire en sorte que le Port se développe ».

« Je serai toujours un militant de dire : comment on se gouverne globalement pour faire en sorte que ce Port dont on a besoin puisse se développer, à notre bénéfice, défend-il. Le Port peut compter sur mon total soutien ».

De son côté, le ministre responsable de la Capitale-Nationale assure que la décision de la Ville de Lévis « n’entache en rien notre collaboration sur la suite des choses ».

« Pour nous, on est à la même place. Je sais que certains ne disent pas ça, mais moi, ce que j’ai eu comme discussion avec Gilles Lehouillier, c’est qu’on continue de contribuer en collaboration », jure Jonatan Julien.