Une murale pour donner des ailes

Demetry Cloutier est l'un des jeunes adultes qui ont participé à la nouvelle murale du Centre Jacques-Cartier dans St-Roch.

« Quand j’ai déménagé de chez ma mère, que j’ai quitté le secondaire, j’ai arrêté l’art plastique. Je suis encore en questionnement du pourquoi que j’ai laissé cette partie-là de moi. »


Demetry Cloutier, 26 ans, vit et s’implique depuis 2021 à la résidence du Centre Jacques-Cartier, un organisme de Saint-Roch dédié à l’accompagnement de jeunes entre 16 et 35 ans. Il glisse même être «les yeux et les oreilles» du CJC. Après avoir habité dans plusieurs organismes communautaires et coopératives, il aime l’entraide qui règne dans ces milieux.

Il est d’ailleurs l’un des douze jeunes adultes qui ont contribué, rouleau ou peinture en aérosol à la main, à la réalisation de la murale L’envol , qui orne désormais le mur arrière de la bâtisse, un cadeau que le Centre s’offre pour son 30e anniversaire.



Financement, température variable et accord de la Ville: des circonstances ont fait décaler l’échéancier pour la réalisation de la murale. Le Centre l'associe tout de même à son trentième qui a été célébré en juillet 2022.

Financé grâce à l’Entente de développement culturel entre le gouvernement de Québec et la Ville de Québec, ce projet de médiation culturelle s’est aussi fait en collaboration avec deux artistes de la Basse-Ville, Guillaume D. Cyr et Patrick Forchild.

« J’ai essayé de joindre ce qu’ils voulaient exprimer à partir d’un visuel qui se rapproche de ma pratique. »

—  Patrick Forchild, artiste muraliste

Au cœur de l’œuvre, le clocher du Centre, les fils électriques de la Basse-Ville et un personnage qui regarde vers l’horizon. « L’envol » souhaite être à l’image des participants et de la communauté qui se rassemble autour du CJC. Des bribes de leurs créations ont été combinées pour former la murale qui sera officiellement inaugurée le 7 juin prochain.

Pouvoir agir

La murale tire son nom de l’envolée d’oiseaux se déployant à son sommet. « Il y a toute la migration. Le Centre est un lieu de passage, les jeunes viennent et s’en vont. C’était d’offrir un regard lumineux par rapport à tout cela, un regard tourné vers l’avenir », explique Patrick Forchild.

Diagnostiqué dysphasique, Demetry Cloutier trouve dans l’art un moyen de mettre des mots sur ce qu’il vit. « J’ai essayé la musicothérapie, confie-t-il. L’art plastique, j’ai essayé de me le réapproprier. Ça m’aide vraiment à m’exprimer. » Sa participation au projet de murale lui a permis d’explorer tant la photographie que la peinture acrylique et en aérosol.

L'artiste muraliste, Patrick Forchild, finalise l'œuvre avant le vernissage festif du 7 juin.

Des logements subventionnés accueillent les jeunes adultes de 18 à 30 ans afin de leur permettre de trouver la stabilité et de développer un sentiment d’appartenance. « Je veux que le Centre soit un exemple pour les autres organismes, que les jeunes puissent prendre leur place », souhaite Sarah Bédard-Dubé, responsable du projet Cirque du Monde au CJC depuis 6 ans.