Troisième lien ou pas, le mégaprojet sur Guillaume-Couture est « incontournable »

Le boulevard Guillaume-Couture, qui traverse d'est en ouest la ville de Lévis, se verra aménagé des voies réservées au transport en commun afin «d'améliorer la desserte».

Malgré l’abandon du troisième lien routier par le gouvernement du Québec, les voies réservées pour les autobus à Lévis ne seront pas mises en service plus tôt que prévu pour améliorer la fluidité sur la Rive-Sud. Au contraire, des retards sont à prévoir, avec une fin du chantier repoussée en 2027.


Les travaux visant à ajouter des voies réservées au transport en commun sur deux portions « congestionnées » du boulevard Guillaume-Couture prendront fin deux ans plus tard que prévu.

La portion «majeure» du chantier s’étirera entre 2023 et 2026, tandis que la finition sera complétée l’année suivante. La première phase de construction est prévue dès cet été, à compter du mois de juin.



Le réaménagement de cet axe s’effectuera près de la tête des ponts, entre les rues de la Concorde et de Mercure et plus à l’est, vers le pôle Desjardins, depuis la route du Président-Kennedy jusqu’aux environs de la rue Saint-Omer. Des tronçons dédiés au transport collectif y seront ajoutés sur une distance totale de 2,9 kilomètres.

Un projet « incontournable » pour les déplacements en transport actif et collectif, selon David Boudreault, directeur des transports et de la mobilité durable de Lévis. Des gains de temps de 20 minutes sont planifiés.

Car tout en pensant à améliorer les déplacements interrives, l’administration Lehouillier veut d’abord repenser la mobilité dans l’axe est-ouest, a-t-on fait valoir dans une séance d’information virtuelle adressée aux commerçants, mercredi.

Avec l’autoroute 20, le boulevard Guillaume-Couture est une des principales artères qui les permettent. On veut donc « augmenter la fréquence et la fiabilité » des autobus qui l’empruntent. Cet axe demeurera « stratégique », même avec la vision d’un troisième lien exclusivement réservé au transport collectif comme l’entrevoit le gouvernement Legault.



« Peu importe les décisions sur le troisième lien et sa localisation, ce projet-là pour nous est incontournable pour la mobilité actuelle. Il devait se faire à très court terme. »

—  David Boudreault, directeur des transports et de la mobilité durable de la Ville de Lévis

« Il y a 15-20 ans, observe M. Boudreault, tous les déplacements étaient nord-sud en transport en commun. Maintenant, il y a de plus en plus de déplacements est-ouest sur notre territoire. »

Le trafic augmente au rythme que le boulevard se densifie, mais la Ville de Lévis ne pourra pas accélérer la cadence, malgré l’abandon du volet routier du tunnel Québec-Lévis.

« On ne pouvait pas partir en chantier en 2022. Il a fallu faire un décalage du début de chantier », explique David Boudreault.

Il y an un an, l’ancien ministre des Transports, François Bonnardel, avait annoncé le début des travaux préparatoires, mais le calendrier a dû être retardé, le temps de procéder à l’achat de bandes de terrains le long du boulevard, appelé à être élargi. Ces acquisitions ou expropriations partielles « n’affectent pas de façon majeure les commerces », assure-t-on.

Les « coûts finaux » augmentent encore

Annoncée à 112,4 millions $ comme les « coûts finaux du projet » en mai 2022, la facture du mégaprojet de mesures prioritaires du transport en commun a continué de grimper depuis.

Dans le contexte inflationniste, les plus récentes estimations la chiffrent maintenant à 149 millions $. En 2019, les travaux avaient été estimés à 87,9 millions $, avant qu’on ajoute une piste utilitaire multifonctionnelle et l’enfouissement des fils réclamés par Lévis.



Une piste multifonctionnelle de 14 kilomètres

Pour faciliter les « déplacements utilitaires » à vélo, Lévis ambitionne de créer une piste cyclable en site propre sur une distance de 14 kilomètres. Les trois premiers kilomètres sont inclus dans le projet de voies réservées. La Ville viendra ensuite « remplir les trous » entre les deux tronçons discontinus.

« Notre projet est un premier jalon sur le volet vélo. On aimerait à court terme, dans les deux prochaines années, que les cyclistes puissent partir de la tête des ponts et aller jusqu’à la rivière Etchemin par Guillaume-Couture », évoque au passage l’équipe de réalisation.