Même 1$ peut faire la différence pour les banques alimentaires avant Noël

Plus que jamais, les banques alimentaires et les organismes de bienfaisance de la région de Québec se trouvent sollicités, alors que l’inflation frappe durement le portefeuille des Québécois.

À l’approche du temps des Fêtes, les banques alimentaires sont sur le qui-vive. Le coût de la nourriture a monté en flèche. De moins en moins de personnes ont aujourd’hui le luxe de donner. Pourront-elles avoir assez de denrées pour répondre à la demande? Les prochaines semaines seront cruciales.


Le temps des Fêtes est une période charnière pour les banques alimentaires. Les organismes espèrent avoir assez de nourritures et de dons pour subvenir aux besoins des personnes qui cognent à leur porte un soir de décembre. Mais une incertitude plane cette année.

La levée de fond de La Bouchée Généreuse a débuté vendredi, mais l’organisation est déjà extrêmement occupée. La demande est grande et elle le sera encore davantage à Noël, estime la directrice adjointe, Marie-Pierre Gravel. « On est l’un des seuls organismes de la région qui ne ferme pas ses portes durant le temps des Fêtes. Tous ceux et celles qui fréquent les autres banques alimentaires viennent nous voir. »

Avec la situation économique actuelle, manquera-t-il de nourriture? Il est encore trop tôt pour se prononcer, croit Cindy Verreault d’Entraide Agapè, mais il y a tout de même une certaine crainte dans le milieu communautaire.

« Tout coûte plus cher. Ce n’est malheureusement pas tout le monde qui peut donner et partager. On a un peu peur. Par contre, on croit fort que les gens seront tout de même au rendez-vous », lance Marie-Pierre Gravel.

Cette dernière serait plus que ravie de servir environ 1000 dindes pour les Fêtes. Ce n’est jamais arrivé. Mais elle se croise tout de même les doigts.

De son côté, Jacqueline Picard du Comptoir Agoshin à Wendake fait une grande épicerie avant Noël pour aider les gens dans le besoin. Elle fait des campagnes de financement et reçoit des dons pour se permettre de faire des paniers alimentaires complets. Elle s’attend toutefois à une facture salée.

« Oh, mon Dieu! Je n’ai pas hâte de voir la facture de mon épicerie. En plus de cela, j’ai eu moins de dons cette année en raison de l’augmentation du coût de la vie. C’est de plus en plus difficile. »

—  Jacqueline Picard, Comptoir Agoshin à Wendake

Les gens ont l’habitude d’aller porter argent et denrées au mois de décembre. Il reste encore du temps, mais le prochain mois sera crucial. Les différentes banques alimentaires souhaitent au moins avoir ce qu’il faut pour nourrir convenablement les personnes dans le besoin.

Plus de bouches à nourrir

L’inflation affecte les banques alimentaires de plus d’une façon. En plus de réduire le nombre de donateurs, la montée des prix amène aussi plus de gens à avoir recours à leurs services. Cindy Verreault remarque que la demande a augmenté dans la dernière année et elle n’est pas la seule.

« L’arrivée de nouveaux arrivants a certainement amené plus d’achalandage. On voit aussi beaucoup de travailleurs qui viennent aux banques alimentaires. Les personnes qui gagnent moins de 20$ de l’heure avec des enfants ne sont plus capables d’y arriver », affirme Marie-Pierre Gravel, la directrice adjointe de La Bouchée Généreuse.

Jacqueline Picard constate également qu’il y a de plus en plus de monde à sa porte toutes les semaines. Mais lorsque le temps des Fêtes se pointe le bout du nez, la demande explose. « On a plus de bouches à nourrir, mais on a moins de ressources. C’est un problème », ajoute-t-elle.

Donner peu importe le montant

Les banques alimentaires ont besoin de l’aide de la population. Maintenant plus que jamais, croit Marie-Pierre Gravel.

« J’invite tous les gens capables de donner à le faire. Si tout le monde au Québec donnait 1$, ça irait beaucoup mieux. Juste que la population donne ce qu’elle peut donner, ça nous donnerait un bon coup de main. »

—  Marie-Pierre Gravel

Jacqueline Picard laisse un appel à la générosité des gens, mais à la hauteur de leurs moyens. Elle comprend que l’argent ne pousse pas dans les arbres.

Cette dernière a toutefois eu un coup de pouce de la Caisse Desjardins de Wendake qui a offert des habits de neige aux enfants dans le besoin. Un acte de générosité grandement apprécié, souligne-t-elle.