« Il faut se poser ces questions-là : est-ce qu’on a besoin de plus de personnel? Est-ce qu’on a besoin de plus d’avions-citernes? Est-ce qu’on a besoin de faire les travaux pour protéger les municipalités? » a réfléchi à haute voix le premier ministre François Legault, lundi, lors d’une conférence de presse où il faisait le point sur les quelque 160 feux de forêt qui font rage à travers le Québec.
Plus tôt cette année, d’importantes inondations et un épisode de verglas ont causé plusieurs dommages à travers le Québec.
« On peut dire que les changements climatiques amènent une nécessité d’investir dans ce qu’on appelle l’adaptation aux changements climatiques. Ce sont des choses sur lesquelles on se penche actuellement », a précisé M. Legault, mardi, alors qu’il était à Sept-Îles pour appuyer les gens touchés par les feux.
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Mardi matin au Parlement, les oppositions convenaient que les besoins sont là et qu’avec l’accélération des changements climatiques, il devient inévitable de fournir plus de moyens à une organisation comme la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).
La SOPFEU déploie en ce moment 480 personnes sur le terrain, dont beaucoup de pompiers, et utilise les 14 avions-citernes à sa disposition.
Au Parti libéral du Québec (PLQ), le chef intérimaire, Marc Tanguay, met l’accent sur une grande révision du programme gouvernemental de lutte contre les changements climatiques et, plus particulièrement, contre les feux de forêt.
Il se montre ouvert à la possibilité d’augmenter le rôle de l’armée canadienne dans ces situations ou encore d’instaurer une brigade pancanadienne de lutte contre les feux de forêt, en collaboration avec le gouvernement fédéral et les autres provinces.
« Mais là le feu est pris, ça doit être une priorité », a résumé M. Tanguay, dans une figure de style imagée.
Il insiste sur l’importance d’avoir « vision globale » pour le gouvernement du Québec.
Plus de planification et de fonds nécessaires
L’aspect de la planification revient chez les trois partis.
Chez Québec solidaire (QS), on ramène l’idée d’instaurer un fonds d’urgence de 500 millions $ par année servant entièrement à l’adaptation aux changements climatiques.
« Il faut agir là, on n’a pas le choix. Mais, quand il y a un fonds qui est dédié, ce que ça permet, par exemple, c’est que peut-être les avions-citernes, on en aurait eu [plus] avant. Peut-être qu’on aurait écouté les chercheurs en aménagement de la forêt, parce que c’est quelque chose qui existe, des gens qui réfléchissent comment adapter la forêt aux changements climatiques », a fait valoir la co-porte-parole de QS, Manon Massé.
On aurait pu soutenir des projets d’aménagement de la forêt qui auraient été préventifs et, qui sait, peut-être qu’on l’aurait même fait dans des endroits qu’on sait plus sensibles, comme par exemple la Haute-Côte-Nord.
— Manon Massé, co-porte-parole de QS
Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, croit aussi que le manque de planification fait très mal.
« Si on n’est pas prêts puis si on n’a pas fait de planification, c’est sûr qu’on se retrouve avec des moyens insuffisants pour des questions fondamentales. Les gens perdent leurs logements, leur vie est menacée, c’est très sérieux. Ça veut dire aussi des questions sur l’aménagement des forêts, sur le personnel disponible, la nature de l’équipement », a dit M. St-Pierre Plamondon.
Une collaboration étroite avec les entreprises forestières sera de plus nécessaire « pour qu’on ait des politiques adaptées à ce qui s’en vient en termes d’intensification de ces phénomènes », conclut le chef péquiste.