
Six solutions
Né d’un père sénégalais et d’une mère québécoise, Aly Ndiaye, de son vrai nom, a grandi à quelques pas du banc choisi pour l’entrevue, dans le quartier Limoilou. Ayant toujours été passionné d’histoire, il explique avoir longtemps cherché sa place dans l’histoire du Québec qu’il a apprise à l’école: une vision très eurocentrée. «Je sais qu’il y a beaucoup de jeunes, qu’ils soient métissés ou pas, qu’ils soient nés ici ou pas, mais qui ont passé la majorité de leur vie ici, qui ne vont pas nécessairement se sentir québécois de par l’image qui leur est renvoyée», assure-t-il. «Pour moi, ce travail en histoire permet de développer un sentiment d’appartenance plus fort à cette société et à cette identité québécoise plurielle». Ainsi, il espère qu’on pourra arrêter de définir « le Québécois « comme étant seulement canadien-français, catholique et blanc.
Webster rappe sur ces enjeux, donne des conférences et organise des visites guidées de Québec pour faire connaître l’histoire de l’esclavage et de la présence noire dans la province. Il a aussi écrit un livre jeunesse sur Olivier Lejeune, premier esclave du Canada.
«Pour moi c’est important de varier les méthodes de transmission de cette histoire afin qu’elle puisse pénétrer dans nos consciences collectives», ajoute-t-il. «Bien sûr que ce n’est pas LA solution. Il y a bien d’autres choses à faire et chaque personne, d’où est-ce qu’elle se situe dans la société, peut contribuer au changement.»
