
Rupture du service d’obstétrique à Amqui: les propos du CISSS condamnés
Selon le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CISSS du Bas-Saint-Laurent, la déclaration de vendredi du président du conseil d’administration du CISSS «démontre une méconnaissance des contraintes et des défis quotidiens auxquels font face les médecins». Hugues St-Pierre avait affirmé que le CISSS ne disposait «d’aucune mesure légale [...] pour faire déplacer les médecins entre nos différents territoires situés, pour la plupart, à plus de 70 km». Il déplorait aussi la suspension de l’application de la loi 130 qui, selon lui, enlevait toute marge de manœuvre.
«Les membres du C.A. du CISSS sapent leur autorité morale auprès des principaux partenaires médicaux et minent la confiance que le Conseil devrait entretenir auprès de la population [...]», estime la présidente du CMDP dans une lettre cosignée par ses membres. Selon la Dre Gabrielle Gagnon, des équipes de médecins spécialistes se déplacent au-delà de 100 km.
Le CMDP croit que de discréditer publiquement les médecins auprès des citoyens […], de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, et des instances politiques «est une insulte et de la pure désinformation». «Prétendre être impuissant à répartir les effectifs sur le territoire en raison de la suspension de la loi 130 illustre bien la déconnexion des membres du C.A. [...], écrit la Dre Gagnon. Il ne s’agit pas de forcer des médecins à se déployer sur le territoire : ils le sont déjà!» L’organisme estime que les propos de Hugues St-Pierre «provoqueront un exode des médecins spécialistes vers les grands centres pour y rejoindre des équipes […] traitées respectueusement».
Élus municipaux inquiets
La Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent se dit inquiète de la pratique médicale telle que déployée dans sa région. Ses membres exhortent la ministre McCann de protéger l’accès à des services spécialisés dans les huit MRC.
«Nous lui demandons une réponse appropriée et légitime, en revoyant le contenu des ententes avec la FMSQ qui témoigne d’une époque qui est révolue», soutient le président de la Table, Michel Lagacé.