Mort «choquante» d'une femme autochtone à Joliette: il faudra plus que l'enquête du coroner, selon les Premières Nations [VIDÉO]
Mardi matin, la ministre des Affaires autochtones a confirmé la tenue de l'investigation: «Nous voulons savoir ce qui s’est produit», écrit Sylvie D’Amours sur Twitter. «Une enquête est actuellement en cours, afin de faire la lumière sur ce drame. Quels que soient les résultats de cette enquête, les propos entendus sont inacceptables et intolérables.»
2/2 Nous voulons savoir ce qui s’est produit. Une enquête est actuellement en cours, afin de faire la lumière sur ce drame. Quel que soit les résultats de cette enquête, les propos entendus sont inacceptables et intolérables.
— Sylvie D'Amours (@SylvieDAmours) September 29, 2020
Plusieurs médias ont rapporté des propos entendus dans une vidéo filmée en direct sur Facebook par la victime, Joyce Echaquan, alitée à l’hôpital de Joliette.
Les collègues de La Presse indiquent notamment que la femme de 37 ans, mère de 7 enfants, supplie : «Venez me chercher. Quelqu’un… venez me chercher.»
Tandis qu’elle est attachée à sa civière, des infirmières ou des préposées lancent des insultes racistes :
- «Je pense que tu as de la misère à t’occuper de toi, on va le faire à ta place ».
- «Esti d’épaisse de tabarnouche. […] Hey, t’es épaisse en câlisse.»
- «T’as fait des mauvais choix, ma belle. Qu’est-ce qui penseraient, tes enfants, de te voir comme ça ? […] C’est meilleur pour fourrer qu’autre chose.»
La famille craint qu’elle ait été surmédicamentée.
Choquant
Le chef Picard a fait référence à l’événement «choquant, scandaleux», mardi, alors qu’il déposait justement un plan d’action contre le racisme.
«Je ne sais pas si [Joyce Echaquan] a été victime de mauvais traitements, mais je sais qu’elle a été victimes de racisme de la part des infirmières qui devaient en prendre soin», a déploré Ghislain Picard. «Nous le savons parce qu’il a y a une vidéo. […] On y reconnaît des préjugés crasses.»
«C’est un autre cas d’une série de drames que vivent les femmes autochtones dans les services publics», a-t-il ajouté. Des situations qui seraient répandues dans les centres jeunes, les écoles, les hôpitaux, les postes de police…
«Combien de ces cas surviennent, mais ne sont pas connus ?» Cette fois, une vidéo permet d’en témoigner.
«Une enquête du coroner, est-ce suffisant ? Ce ne sera jamais suffisant», évalue M. Picard qui veut «éradiquer» le racisme systémique.
«Nous devons nous mettre au travail aujourd’hui.»
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