
Marguerite Blais passe à la CAQ
C’est un coup fumant que vient de réussir le parti de François Legault.
Mme Blais a souvent été critique des décisions du gouvernement de Philippe Couillard depuis qu’elle a quitté la vie politique active, en septembre 2015. Mais personne ne pouvait imaginer un tel scénario.
«Le courant est passé», dit-on, entre elle et le député François Paradis, porte-parole de la CAQ en santé, ainsi qu’entre elle et M. Legault et l’épouse de celui-ci, Isabelle Brais.
Philippe Couillard ainsi que les ministres Christine St-Pierre et Dominique Anglade ont tenté ces derniers temps de convaincre Marguerite Blais de faire un retour chez les libéraux. Sans succès.
Mme Blais, 67 ans, a été élue députée du Parti libéral du Québec dans Saint-Henri–Sainte-Anne en 2007, en 2008, en 2012 et en 2014. Elle a été ministre responsable des Aînés sous le gouvernement de Jean Charest d’avril 2007 à septembre 2012. À son arrivée au pouvoir, Philippe Couillard ne l’a pas nommée au Conseil des ministres. Elle a été écartée.
Elle habite la circonscription de Prévost, dans la région des Laurentides, là où elle entend se présenter. Le candidat du Parti québécois dans cette circonscription est Paul St-Pierre Plamondon. Le Parti libéral du Québec sera représenté par Naömie Goyette.
Étonnement
L’étonnement dominait, mardi, sur la Colline parlementaire. La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a laissé tomber qu’elle aurait davantage imaginé Mme Blais chez Québec solidaire. Son collègue de la Santé, Gaétan Barrette, a évoqué une incompatibilité intellectuelle entre elle et son parti d’adoption.
«Ça arrive ces transferts d’un parti à l’autre», a dit le premier ministre Philippe Couillard en rappelant que Gaétan Barrette et Dominique Anglade sont des anciens caquistes.
Pour le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, l’arrivée de Mme Blais à la CAQ illustre l’existence de «portes tournantes» entre le parti de François Legault et les libéraux.
La vice-chef du Parti québécois, Véronique Hivon, juge la décision de l’ex-ministre libérale «assez incroyable», elle qui était «réputée la plus progressiste des libéraux».
Chez les caquistes, un interlocuteur insiste sur le fait que la CAQ est une «coalition»; qu’elle peut tout aussi bien accueillir dans ses rangs Marguerite Blais que Youri Chassin, qui a œuvré à l’Institut économique de Montréal.