
Les résultats du vote sous la loupe
Les cours de charisme n’ont pas fonctionné
La chef de Démocratique Québec, Anne Guérette, avait été critiquée en septembre quand il a été dévoilé qu’elle avait engagé une conseillère en communication et «déverouilleuse de charisme» à 80 $ l’heure. Elle s’était défendue en disant que cela faisait partie du métier de politicienne — un argument valide, disons-le —, mais il faut croire que ces cours n’ont pas donné grand-chose.
Les résultats du vote à la mairie district par district révèlent que Mme Guérette a recueilli moins de votes que ses candidats en moyenne : 1,6 % de moins dans l’ensemble. Pire encore, l’ancienne chef de l’opposition a tiré de la patte encore plus dans les endroits où son parti a fait le mieux, soit dans La Cité-Limoilou (entre 2 et 8 % moins de votes que ses candidats conseillers) et Sainte-Foy–Sillery (3 à 7 % de moins, en excluant Cap-Rouge).
Notons que le leader de Québec 21, Jean-François Gosselin, n’a pas fait mieux, même s’il jouissait d’une certaine notoriété et que la plupart de ses candidats étaient de parfaits inconnus. Il a obtenu en moyenne 2,9 % moins de voix qu’eux.
Le maire Régis Labeaume a quant à lui fait 6,3 % mieux que ses candidats.
Il n’y a plus de «trou» au centre-ville
Historiquement, Régis Labeaume a toujours été moins populaire dans les quartiers centraux qu’en «banlieue», même s’il obtenait de forts résultats dans La Cité-Limoilou aussi. En 2013, par exemple, il n’avait reçu «que» 63 % d’appuis au centre-ville, contre 70 à 81 % dans les autres arrondissements.
Or il semble que cet effet «trou de beigne» est désormais révolu : le centre-ville a voté Labeaume à 56 % dimanche dernier, soit en plein dans la fourchette des autres arrondissements (50 à 58 %).
En fait, ses quatre «pires» résultats se trouvent cette fois-ci en banlieue, où le discours pro-voiture de Jean-François Gosselin a manifestement trouvé un écho favorable. M. Labeaume n’a pas franchi le cap des 50 % dans Val-Bélair (48 %) et dans Sainte-Thérèse-de-Lisieux (Beauport, 49 %), et l’a à peine franchi dans Lac-Saint-Charles–Saint-Émile (50 %) et Chute-Montmorency–Seigneuriale (Beauport, 51 %).
Quel «centre-ville», au juste?
On peut débattre pendant longtemps de la question à savoir si le centre-ville de Québec est situé autour de son quartier historique, dans La Cité-Limoilou, ou dans le secteur de Sainte-Foy. Mais les électeurs de ce dernier endroit, eux, semblent avoir fait leur nid : ils ont voté (un peu) plus comme La Cité-Limoilou que comme la banlieue.
Le maire Labeaume a ramené des scores très semblables dans ces deux arrondissements (56 et 58 %), mais les appuis de ses adversaires n’ont pas été aussi également répartis.
Mme Guérette a obtenu ses meilleurs appuis (25 %) dans La Cité-Limoilou, mais elle a peiné à franchir la barre des 10 % dans les «banlieues», alors que ça a été l’inverse pour M. Gosselin — fort en banlieue, presque inexistant au centre.
Or malgré leur statut d’«ancienne banlieue», les districts Saint-Louis–Sillery, Le Plateau et la Pointe-de-Sainte-Foy ont préféré Anne Guérette à Jean-François Gosselin, même si ça a été par de minces marges dans les deux derniers cas.