«L’administration [du maire Régis] Labeaume a une chance de réparer une erreur du passé», évalue Vincent Baillargeon, permanent au Compop. «[M. Robitaille] est propriétaire depuis 1998, et il n’y a rien sur le terrain.»
À l’époque, une église et un presbytère couvraient le lot stratégiquement positionné au coin de l’avenue Honoré-Mercier. Au fil des ans, différents projets ont été évoqués, tandis que les bâtiments affaiblis par les intempéries tombaient sous le poids des années.
La Ville et le promoteur sont à couteaux tirés. Le plus récent chapitre de leur querelle a été écrit en janvier quand la mairie a lancé le processus d’expropriation. Manœuvre légale prestement contestée devant la cour par le propriétaire.
Appuyant la démarche d’expropriation, les militants du Compop, eux, pensent déjà à l’après, à l’aménagement futur du site sous les auspices de la Ville. «On veut un projet qui répond à une mixité de besoins du quartier», explique Vincent Baillargeon qui entend interpeler le maire au cours du conseil municipal lundi soir. Des logements sociaux, un parc, un jardin communautaire, un lien mécanique avec la Basse-Ville… l’espace est vaste et les rêves épanouis. «Qu’est-ce que la Ville dit de ça ? C’est silence radio du côté de la Ville.»
Expropriation
Porte-parole municipal, David O’Brien répond : «La volonté de la Ville de procéder au redéveloppement de ce terrain stratégique n’a pas changé. Les démarches judiciaires sont toujours en cours concernant l’îlot Saint-Vincent-de-Paul, un avis d’expropriation est inscrit au registre foncier du Québec en ce sens. La Ville ne fera [toutefois] pas d’autres commentaires dans ce dossier compte tenu de sa judiciarisation.»
Selon le plus récent rôle d'évaluation municipale, au 1er juillet 2017 le terrain valait environ 3,9 millions $.
Nous avons contacté le propriétaire Jacques Robitaille, notamment connu pour sa chaîne d’hôtels Jaro. Nous n’avons toutefois pas été en mesure de lui parler.