
Flèche monumentale: une «longueur d’avance» pour Baie-Saint-Paul
Des quatre villes qui ont levé la main afin d’accueillir l’oeuvre, Baie-Saint-Paul est pour le moment le choix de Marc Bellemare. «J’ai encore beaucoup de tractations avec différentes villes, mais je dirais que Baie-Saint-Paul a une longueur d’avance. J’ai rencontré le maire deux fois. Il a démontré beaucoup d’intérêt. Je ne veux pas décourager personne (les autres candidats) mais il y a (là-bas) un espace très intéressant, avec des perspectives sur le fleuve et les montagnes.»
L’avocat et ex-ministre, un grand amateur d’art, se donne jusqu’au printemps pour prendre une décision. La Ville de Québec serait encore en lice pour accueillir l’oeuvre.
En juin, Le Soleil avait levé le voile sur ce projet d’envergure réalisé en collaboration avec l’artiste plasticien français Jean-Pierre Raynaud. C’est lors de la visite de ce dernier à Québec, en 2018, à l’occasion de la réinstallation au parc de l’Amérique française de son œuvre mal-aimée Dialogue avec l’histoire – le fameux cube blanc de Place de Paris, démoli par l’administration Labeaume pour cause de dangerosité – que M. Bellemare avait lancé l’idée d’une flèche monumentale.
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Réaction des citoyens
Le maire de Baie-Saint-Paul, Jean Fortin, pris un peu au dépourvu par l’appel du Soleil étant donné que le projet n’a circulé jusqu’à maintenant que dans un cercle restreint à l’hôtel de ville, s’est dit «bien content» d’apprendre que M. Bellemare semblait avoir un faible pour sa ville. «Je n’étais pas certain, mais tant mieux. À date, il y a peu de monde qui est au courant de nos démarches.»
M.Fortin explique avoir été «sensibilisé» au projet par le directeur du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, Martin Ouellet. Marc Bellemare est un «ami du musée» depuis longtemps, mentionne-t-il, en plus d’avoir été à la tête de plusieurs des campagnes de financement de l’établissement.
Un terrain situé à l’entrée de la ville, sur la route 138, et un autre, près l’ancien hôpital, ont été proposés pour accueillir la flèche, mais le coeur de M. Bellemare semble avoir penché pour un site près du quai, un endroit très fréquenté, autant par les citoyens que par les vacanciers.

Puisqu’il a reçu l’assurance que les frais de transport, d’installation et d’entretien seront entièrement assumés par M. Bellemare – une facture estimée entre 200 000$ et 300 000$ en incluant la fabrication de l’oeuvre - ce ne sont pas des questions financières qui titillent le maire, mais plutôt «les réactions» de sa population.
Une œuvre marquante
«Les gens ont une sensibilité particulière pour le secteur par rapport au paysage. Plusieurs pourraient dire que ça vient l’altérer. L’automne, il y a des planeurs, il faut en tenir compte parce c’est quand même une œuvre de 27 mètres de haut, c’est gros. On ne veut pas nuire à quoi que ce soit. L’acceptabilité sociale ça peut faire partie de la donne. On est à regarder ça actuellement» mentionne M. Fortin.
Pour Marc Bellemare, il ne fait aucun doute que la flèche monumentale est appelée à prendre une place de choix dans le monde de l’art public d’ici. «Ça va être une œuvre marquante pour le Québec, c’est certain.»
L’oeuvre, pratiquement terminée, est entreposée à l’atelier de l’artiste Ludovic Boney, celui qui l’a fabriquée, dans le secteur Saint-Romuald, à Lévis. Son installation est planifiée pour l’été prochain.
Une flèche identique de Jean-Pierre Raynaud, mais de moindre envergure (18 mètres), peut être vue depuis bientôt trois ans à l’entrée de la commune flamande de Knokke-Heist, en Belgique.