
En cour martiale pour un poing américain
Comme l’explique le capitaine Marc-André Ferron, procureur militaire, le caporal-chef Femaeke Obele Ngoudni était accusé de conduite préjudiciable au bon ordre et à la discipline à la suite d’un incident survenu entre le 14 juillet et le 10 novembre 2015 au camp Glebokie de Drawsko Pomorskie, en Pologne.
Le caporal-chef Ngoudni faisait alors partie de la force opérationnelle terrestre lors de l’opération Reassurance, une mission de trois ans qui visait à appuyer les forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Europe de l’Est et en Europe centrale.
«L’accusation du caporal-chef Ngoudni fait référence au fait qu’il avait acheté un coup-de-poing américain chez un commerçant en Pologne, qu’il l’avait ramené au camp et qu’il l’avait exhibé devant d’autres militaires au champ de tir», explique le capitaine Ferron.
Lois canadiennes
«Les lois canadiennes s’appliquent aux militaires canadiens même quand ceux-ci se trouvent dans un pays étranger», précise le capitaine Ferron en rappelant que le coup-de-poing américain est considéré comme une arme prohibée au Canada. Cette arme est d’ailleurs également interdite en Pologne.
Comme le caporal-chef Ngoudni a déposé un plaidoyer de culpabilité à l’accusation telle que portée, le lieutenant-colonel Louis-Vincent d’Auteuil, juge militaire, lui a imposé une amende de 200 $ assortie d’une peine de confinement aux quartiers de dix jours.
«Le confinement aux quartiers est une peine que le militaire purge dans son unité et lors de laquelle il est astreint à une routine. Il doit accomplir des travaux militaires et se plier à une hygiène de vie astreignante», explique le capitaine Ferron.
Acquitté en décembre
En décembre, le juge militaire et capitaine de frégate Martin Pelletier avait acquitté le caporal-chef Ngoudni d’accusations de voies de fait et d’agression sexuelle contre une collègue militaire lors de la même mission en Pologne.
La femme avait accusé le caporal-chef Ngoudni de lui avoir donné un sévère coup de pied au derrière et, environ un mois plus tard, d’avoir appuyé une équerre en métal contre ses fesses. Sans conclure que la présumée victime avait fabriqué cette histoire, le juge militaire avait toutefois estimé que la poursuite n’avait pas réussi à prouver hors de tout doute raisonnable la culpabilité du caporal-chef.