Invincible : Atom Eve, Milk & Bone
Il ne faut pas sous-estimer la musique de jeux vidéo. On trouve des perles dans les trames sonores conçues par les compagnies de divertissement. D’ailleurs, celles-ci font de plus en plus souvent affaire avec des artistes connus pour créer l’univers sonore de leurs jeux. C’est maintenant au tour du duo montréalais Milk & Bone de s’aventurer dans cette avenue. Après avoir mis sa créativité au service du cinéma, du cirque et de la télévision, les artistes électro-pop signent la musique du jeu inspiré de la série Invincible diffusée sur Amazon Prime. Le duo propose une ambiance aérienne, doucement dynamique. VM
Jay Kutcher, Jay Kutcher
On l’a connu sous le nom de Jérôme Couture, mais il faudra désormais faire avec Jay Kutcher.
L’artiste s’est tourné vers un country contemporain à saveur très pop avec la sortie d’un mini-album de six titres qu’il a lancé officiellement lundi soir, à Montréal.
On avait déjà entendu la moitié des pistes du EP qu’il a sorti en extrait au cours des derniers mois. Les très pop Another You, She Just Wants to Dance et Saw you at a Party, sont des vers d’oreille instantanés.
Trois pièces qui jouent dans les platebandes des plus grands succès de Keith Urban. D’ailleurs, la voix de Jay nous rappelle étrangement celle de l’Australien.
Pour ma part, j’ai un penchant pour Watcha Doin’ Tonight et surtout Whiskey Kinda Guy, deux pièces qui grappillent un peu plus dans les sonorités new country que de la pop.
L’album éponyme rend bien les intentions de l’artiste originaire du Saguenay. On sait maintenant où il veut aller. La direction artistique qu’il emprunte en s’associant à la nouvelle vague du country est tout à son avantage.
Voilà un album qui se glisse très bien dans le lecteur ou sur la playlist pour un beau moment sur la route.
À découvrir. MB
That’s How The Story Goes, Pelch
Enregistré entre Montréal et Los Angeles, ce EP renoue avec l’existentialisme en explorant la relation entre nos capacités et les défis auxquels nous sommes confrontés. Des émotions intenses ponctuent cet univers pop-folk enveloppant. Superbe et authentique, la voix de l’artiste rallie tout de suite l’auditeur. On est inspiré par sa vulnérabilité autant que par ses mélodies entrainantes. Ce mini album trouve un bel équilibre entre son côté sentimental et aventureux. VM
Retrouvez nos suggestions de novembre sur notre liste de lecture Spotify. Bonne écoute!
Rockstar, Dolly Parton
On l’a intronisé au Temple de la renommée du rock’n roll alors, pourquoi ne pas lancer un album rock? C’est ce que la star de la musique country Dolly Parton a fait la semaine dernière en offrant Rockstar, un album comprenant 30 titres, dont neuf pièces originales. Les reprises proposées par la reine du country comptent parmi les plus grands succès du rock. Mais ce qui fascine encore plus les mélomanes, c’est la présence de plusieurs icônes de la musique rock dont Sting, Steve Perry, Ann Wilson, John Fogerty, Stevie Nicks, Peter Frampton, Joan Jett, Debbie Harry, Elton John, Rob Halford, Simon Le Bon, Pat Benatar ainsi que Paul McCartney et Ringo Starr.
Il serait vraiment trop long de faire la nomenclature de tous les titres de l’album, mais mentionnons nos préférés.
La version toute féminine de Satisfaction, des Rolling Stones, interprétée avec P!nk et Brandi Carlile figure parmi les plus réussies. Open arms, avec Steve Perry, Stairway to Heaven, avec Lizzo et Sasha Flute, ainsi que What’s Up avec Linda Perry sont de petits bijoux de réinterprétation.
Évidemment, certains puristes crieront à l’hérésie. Mais pour ma part, je salue le courage et surtout le talent de cette artiste qui continue de faire rayonner son art plus de 60 ans après ses modestes débuts à Nashville. MB
Club des Cœurs Solitaires, Yes*
Ancien membre de Dead Obies, Yes*présente un projet solo dominé par une musique pop qu’on rencontre dans plusieurs nuances. De la synthé-pop au pop-punk, les douze chansons forment un univers musical cohérent capable d’absorber les influences éclectiques qu’on y décèle. Le trap et le hip-hop sont bien présents sur cet album où Jean-François Ruel, de son vrai nom, chante autant qu’il rap. Ses nombreux épanchements émotifs donnent un petit côté emo à l’ensemble, qui n’est pas désagréable. L’artiste, qu’on a vu dans le rôle de Damien la série Fugueuse, s’offre de belles collaborations! Avec High Klassified, il ouvre l’album avec une pièce puissante et étoffée qui donne le ton au projet. Puis, on découvre la très addictive Big Pharma où Yes* invite Hubert Lenoir et le producteur Prinzly. VM
Une semaine à Paris, Charlotte Cardin
La vedette québécoise propose un joli petit EP de quatre chansons en français. On y trouve notamment une version francophone très convaincante de Confetti, originalement paru sur 99 Nights, qui conserve tout de même son refrain anglo. Feel Good fait aussi appel à la langue de Shakespeare pour aiguiser ses rythmes pop dansants. La chanteuse, qui s’envolera bientôt pour une tournée européenne, collabore avec le rappeur français Laylow pour la pesante et urbaine Real Love. Ce mini-album se termine sur les airs sucrés de la délicieuse Un peu trop. VM
Submergé, Roxane Bruneau
L’artiste qui est arrivée comme un raz de marée dans le paysage musical québécois offre un troisième album sentimental à souhait, intense en émotions, mais aussi angoissant par moment. Sur une musique contemporaine composée par Mathieu Brisset, la chanteuse fait preuve de vulnérabilité autant que d’audace. Elle se confie sur sa relation avec le succès, avec le public et avec le désir autant que l’amour. Hormis 3e degré qu’elle a coécrit avec Rosalie Bonenfant, la chanteuse signe tous ses textes. La voix de Roxane Bruneau – qui a déjà remporté le Félix de l’interprète féminine de l’année à l’ADISQ – est au cœur de cette expérience empreinte d’une nouvelle maturité. Seul le rappeur Souldia l’accompagne pour la chanson Côté passager. VM
Rap Club, FouKi
Quelques mois après nous avoir offert Zayon, le rappeur montréalais se sentait encore inspiré. Après un album plus solitaire, FouKi s’entoure d’une impressionnante brochette de collaborateurs d’horizons plutôt variés – notamment Avril Jensen, Benny Adam, Claire Ridgely, Greg Beaudin, Imposs, Joe Rocca, Lost, Rymz, Shreez, Souldia, Vendou, Zach Zoya – pour célébrer les 50 ans du rap québ. L’artiste propose des musiques entrainantes, souvent dansantes, et d’autres plus corsées, mélangeant des sonorités contemporaines et old school. Un agréable groove travers aussi certaines pièces comme No Love avec Mindflip et Eman. La plus grosse surprise de cet album est certainement l’échantillonnage de la voix de l’animateur de l’émission Découverte Charles Tisseyre au début de la chanson Béluga avec Vendou. Le rappeur garde toujours une petite perle à la fin de ses disques. Ici, c’est Rebaptisé, chanson où il revient sur ce fameux gala de l’ADISQ où Ginette Reno l’avait rebaptisé Funky.
En même temps que cette sortie surprise, Fouki annonce une émission spéciale le 2 décembre à 20h à Télé-Québec, un rendez-vous musical teinté d’humour qui nous fera plonger dans l’univers du rappeur. VM
Back to You, Andie Therio
Après un premier EP, c’est un album complet que nous offre Andie Therio. Avec Back to You, l’auteure-compositrice et interprète présente un travail achevé, empreint de sensibilité et de vérité. Les sept titres de l’album réalisé par Ken Presse puisent dans un new country qui parfois emprunte des accords plus classique (Willy) et d’autres fois navigue sur des tonalités plus modernes (Where the Highway’s Running). On comprend que ce disque la rend heureuse, puisque c’est le sentiment qui nous habite dès la première écoute. On aime cette livraison qui est proposée par l’artiste originaire de Beauharnois et qui est disponible ce vendredi 17 novembre. MB
À la bière comme la guerre, Les Fils du Diable
Dire que la musique des Fils du Diable est… endiablée frôle le pléonasme. Avec leur deuxième mini-album intitulé À la bière comme à la guerre on frise même la folie… ou la possession. Le violon de Marc Angers est complètement démoniaque, tout comme la folie déjantée de Rob Langlois. D’ailleurs, le bassiste se commet sur la pièce Je shake, un rock’n roll qui invite à la danse. Le piano de Hugo St-Laurent (hey, qu’on s’ennuie déjà du grand Hugo) dans le style «Jerry Lee Lewis» rappellera de beaux souvenirs aux plus vieux.
Le EP compte six titres. Une musique trad inscrit dans une évidente modernité et qui n’a qu’une ambition, celle de nous faire bouger. La pièce Le Diable est débarqué à Roberval est la réincarnation de la Chasse-Galerie. On ne se lasse pas.
À ta fenêtre et La danse du lendemain de veille habitent une sonorité dans la pure tradition de la musique folklorique, mais avec des textes très actuels et même plutôt urbain ainsi qu’une guitare basse bien planquée dans sa disto. La pièce titre, À la bière comme à la guerre, nous remet les deux pieds dans l’univers festive des Fils du Diable. Un hymne que le trio nous invite à entonner avec eux. On prédit une grande explosion vocale pour cette pièce lors des festivals d’été.
Enfin, gardez-vous un peu d’énergie pour La gigue d’après-guerre. Une pièce instrumentale à mettre dans le lecteur avec le volume à 10 pour faire passer la tourtière du temps des fêtes! Allez, à la bière comme à la guerre… avec les Fils du Diable! MB
Higher, Chris Stapleton
L’artiste country gagnant de plusieurs prix Grammy dévoile un nouvel album enveloppant, à la fois chaleureux et sentimental. Sans trop s’éloigner de son style de prédilection, le talentueux auteur-compositeur-interprète en offre plusieurs nuances à travers cette collection de 14 chansons. Il y a la sensuelle The Fire, trempée dans l’Americana, et la romantique ballade folk Loving You On My Mind, mais aussi la groovy Think I’m In Love With You. Stapleton s’impose comme un merveilleux bluesman, capable de proposer des ambiances pesantes et d’autres plus aventureuses. Sa voix est toujours aussi magnifique et atteint un sommet cathartique pendant la chanson-titre de ce disque qui fait la part belle aux ballades. Tout de même, la guitare électrique, qui s’invite souvent, ajoute une très agréable touche de rock à plusieurs morceaux. Voilà un album country qui a de quoi charmer les connaisseurs et les sceptiques! VM
De la tête au coeur, Suzie Villeneuve
Voilà un projet qui tombe à point. De la tête au cœur est en réalité la première partie d’un opus en deux temps pour Suzie Villeneuve. Dans ce premier mini-album, six pièces dont cinq chansons originales. L’artiste a repris le classique de Diane Juster, À ma manière. D’ailleurs, la grande Diane accompagne Suzie au piano sur cette réinterprétation qui va droit au cœur. On prédit un grand succès populaire à cette pièce qui n’a plus besoin de présentation. La touchante Lettre à mon ange vaut aussi une écoute active, tout comme Plus grand que moi d’ailleurs. Suzie Villeneuve a cosigné les titres de ce premier avec son réalisateur Guy Tourville, ce qui offre un travail très personnel et introspectif, appuyé par la présence apaisante des cordes du Quatuor esca. Voilà un album à mettre sur nos playlists hivernales. Ça réchauffe drôlement bien nos âmes déjà refroidies par ce mois de novembre. MB
Dopamine, Pierre-Hervé Goulet
Il y a longtemps que je n’ai pas ressenti le plaisir de la première écoute. Vous savez, ce moment où dès les premières notes, les premiers accords, on sait qu’on a mis dans le lecteur un disque qu’on gardera longtemps dans la liste d’écoute. Avec Dopamine de Pierre-Hervé Goulet, y a pas à se casser la tête. On n’a qu’à écouter. De la groove de basse virale sur Bercail à cette petite saveur suave sur Casse-toi pas la tête en passant par le ver d’oreille de Dopamine et Oiseau de malheur, tout dans cet album nous rend heureux. Il y a 11 titres sur ce quatrième opus de P-H. Et je crois bien qu’il est le plus achevé. Enfin, c’est mon opinion. Pierre-Hervé a travaillé avec Simon Kearney et Marc Chartain pour cet enregistrement lancé cette semaine au Verre Bouteille à Montréal et au Partoum à Québec. On connaît bien l’auteur pour son talent à manier les mots, mais on peut aussi apprécier son talent du compositeur qui met, à la suite des autres, des accords groovy à souhait. Je vous ai dit que j’adorais ce disque? Et bien, c’est fait maintenant. MB
Dear Vancouver / Cher Montréal, Jeremy Lachance
Il ne faut pas se fier aux apparences avec ce premier album solo de l’auteur-compositeur-interprète que certains connaissent peut-être pour son projet Grand Eugène. L’artiste, qui maitrise l’art de la chanson lente, signe lui-même les arrangements de ses 11 compositions folk qui s’enchainent de manière organique. Mais on est loin d’une esthétique DIY. On a affaire à un artisan minutieux qui, tout en préservant le côté intime et humble de son art, propose d’élégants arrangements de cordes et de somptueuses harmonies. Avec sa voix tout en retenue, le chanteur évoque des images familières puisées dans la poésie du quotidien, l’amour à distance et le vaste territoire canadien. Et ne vous laissez pas duper par des titres comme I can’t give you anything but love, le Québécois n’a pas perdu son français dans ses pérégrinations dont il semble garder un souvenir doux-amer. Une douceur enivrante enveloppe la nostalgie de ce musicien qui propose aussi des mélodies empreintes d’une joie délicate comme l’accrocheuse Daria. VM