La semaine s’annonçait pourtant tranquille. Vendredi dernier, le conciliateur nommé par le gouvernement avait décrété une pause de sept jours des discussions, devant l’impasse à la table de négociations.
Après avoir entendu les déclarations publiques des parties, affirmant toutes deux vouloir en arriver à une entente le plus rapidement possible, l’expert a décidé de donner une autre chance aux discussions, mercredi. Il a déposé une hypothèse de règlement, soumise à la direction de l’Université Laval et aux négociateurs du Syndicat des professeures et des professeurs de l’Université Laval (SPUL).
Jeudi matin, dans un communiqué, la direction accusait les syndiqués d’avoir «manqué le rendez-vous» en «rejetant» l’hypothèse soumise par le conciliateur. Pour le vice-recteur et responsable des finances, André Darveau, le SPUL a même refusé d’analyser l’hypothèse avancée par le conciliateur.
Tout porte à croire que l’exécutif du SPUL n’a pas réfléchi de son côté et ne veut pas faire son bout de chemin pour trouver des solutions.
— Le vice-recteur exécutif et vice-recteur aux ressources humaines et financières, André Darveau
Visiblement irrité, le président du SPUL, Louis-Philippe Lampron, ne partage pas du tout l’analyse véhiculée par la direction, la qualifiant de «petit jeu de communication». Le professeur de droit assure que l’exécutif a considéré l’hypothèse présentée.
Bien «qu’intéressante», la proposition ne présentait aucune avancée sur la question de la liberté académique, a conclu le syndicat. Assurant «construire sur l’hypothèse» du conciliateur, les négociateurs syndicaux affirment avoir présenté une contre-offre, mercredi après-midi.
Il y avait certainement des points intéressants, mais il reste que l’hypothèse ne touchait pas la question de la liberté académique, ce qui est un impératif pour nous.
— Louis-Philippe Lampron, président du SPUL
«Mais l’employeur ne nous est jamais revenu, affirme M. Lampron. On aurait pu aller au vote dimanche pour revenir plus tôt que tard.»
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Les quelque 1300 professeurs syndiqués de l’Université Laval sont en grève générale illimitée depuis le 13 mars dernier, après un bref retour au travail pendant la semaine de lecture. Plus ou moins 40% des cours sont touchés par le conflit de travail, qui pourrait bien se conclure par une prolongation de session pour les étudiants.