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«J’ai progressé en anglais, mais j’ai progressé aussi dans mon jeu. Je ne suis pas le même joueur que quand je suis arrivé ici après avoir joué au hockey seulement en Russie. Je savais qu’ici, ce serait un nouveau niveau de jeu», explique le natif de Chelyabinsk, en Sibérie occidentale.

À l’époque, c’est par la voix de l’interprète Elena Pavyuchenko que Komarov avait parlé aux médias alors qu’il venait de disputer son premier match dans l’uniforme des Remparts. «Quand je suis arrivé, c’était vraiment difficile, car en plus d’être une nouvelle équipe et de nouveaux coéquipiers, c’était une nouvelle ville et une nouvelle langue», poursuit l’athlète de 19 ans.

Communiquer

Komarov se targue cependant d’avoir toujours trouvé des moyens de bien communiquer avec ses entraîneurs et ses coéquipiers. «Durant les entraînements, il arrivait que je ne comprenne pas bien ce que l’entraîneur disait, les choses qu’il voulait nous faire faire. J’essayais alors de me concentrer sur les schémas qu’il dessinait sur le tableau ou alors je regardais les autres faire», avoue-t-il.

«Maintenant cependant, mon anglais est vraiment meilleur et je me sens beaucoup mieux de communiquer avec mes entraîneurs et les autres joueurs. Ça n’arrive vraiment pas souvent que je ne comprenne pas maintenant!»

Sur la glace, même combat. Il a fallu une période d’adaptation aux patinoires et au hockey canadien pour celui qui portait les couleurs du Metallurg et du Stalnye Lisy de Magnitogorsk avant d’aboutir à Québec.

«On l’entend souvent, mais c’est vrai, le hockey ici est très différent de chez nous. C’est plus physique. Les patinoires sont plus petites. Mais il n’y a pas 56 façons d’y arriver, il faut travailler, travailler, toujours travailler. Et je suis chanceux, car ici, on a d’excellents entraîneurs», indique Komarov en parlant de Patrick Roy, Simon Gagné et Benoît Desrosiers.

Tradition de hockey

Komarov vient d’une ville qui a produit plusieurs légendes du hockey. Les Sergei Makarov, Vyacheslav Bykov, Evgeny Kuznetsov, Sergei Babinov, Andrei Nazarov, Sergei Gonchar, Vyacheslav Voynov sont en effet tous natifs de Chelyabinsk. De plus, il vient d’une famille de fervents amateurs de hockey. «Mon père et ma mère adorent le sport. Mon père a eu une école de hockey et mon oncle Viktor joue dans la Kontinental Hockey League [KHL] pour l’Amur de Khabarovsk, près de la frontière chinoise», explique-t-il.

«L’appui de ma famille m’a beaucoup aidé à Québec. Ils ne m’ont jamais vu jouer en personne, car c’est compliqué d’avoir des visas. Par contre, mon père et mon oncle se lèvent parfois vers 3h ou 4h du matin afin de regarder les matchs des Remparts sur Internet et me voir à l’œuvre. C’est compliqué, car il y a environ 10 heures de décalage!» explique-t-il.

Avouant avoir été un admirateur du défenseur Erik Karlsson, maintenant avec les Sharks de San Jose, durant sa jeunesse, Komarov assure cependant qu’il n’essaie pas d’imiter l’ancien choix de première ronde des Sénateurs d’Ottawa. «Je ne veux pas baser mon style sur celui de Karlsson, je veux développer mon style à moi, le style Komarov!»

Et quand on demande au Russe de définir son style, celui-ci insiste sur le fait qu’il aime vraiment tous les aspects du jeu et qu’il souhaite ainsi devenir un joueur de plus en plus complet à mesure qu’il évolue dans son sport.

L’ÉTAPE SUIVANTE

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«J’aime le jeu physique, j’aime améliorer les habiletés qu’il faut posséder pour réussir, j’aime beaucoup passer la rondelle et j’aime bien sûr aider l’attaque. Cependant, je ne veux pas être un défenseur à caractère uniquement offensif, ni uniquement défensif d’ailleurs. Je veux jouer du bon hockey dans les trois zones et ça tombe bien, c’est ce qu’on nous enseigne chez les Remparts.»

Pour Vsevolod Komarov, exceller dans toutes les facettes du hockey est essentiel afin de pouvoir évoluer et passer un jour à l’étape suivante. Et l’étape suivante est bien sûr une carrière professionnelle, en priorité dans la Ligue nationale de hockey (LNH) où les Sabres de Buffalo ont fait de lui leur choix de cinquième ronde l’an dernier.

«J’étais content qu’ils me choisissent, mais je n’ai jamais arrêté de me concentrer sur l’essentiel, soit continuer de progresser. Mon premier camp là-bas était avec les jeunes joueurs, mais ensuite les vétérans sont arrivés et c’était impressionnant de jouer avec Rasmus Dahlin et Tage Thompson!», indique-t-il.

«La KHL, c’est une bonne ligue aussi, mais pour moi, la meilleure ligue, ça reste la LNH et c’est là que je veux être. Et je veux gagner. Gagner ici avec les Remparts, la meilleure équipe pour qui j’aie joué jusqu’à présent, gagner à Rochester (où se trouve le club-école des Sabres) et gagner à Buffalo. Je veux gagner dans chaque compétition à laquelle je prends part.»

Et pour y arriver, Komarov sait ce qu’il devra faire, soit continuer à travailler fort. «Je sais que j’ai encore des choses à améliorer et c’est là-dessus que je travaille. Par exemple, je dois m’entraîner à bloquer les lancers. C’est quelque chose que je ne faisais pas du tout avant et maintenant, j’essaie de le faire et souvent je ne suis pas très bon!» rigole-t-il.

Roy croit en lui

Pour son entraîneur-chef et directeur général, Patrick Roy, il est maintenant clair que le défenseur russe pourra un jour avoir une carrière de hockeyeur professionnel.

«Quand il est arrivé avec les Remparts, on savait qu’il y aurait une période d’adaptation, mais maintenant, ce qui est le plus agréable c’est de ne pas savoir le plafond jusqu’où il est capable d’aller. À mesure que le temps passe, il réussit toujours à nous surprendre», indique Roy.

«Vsevolod est beaucoup plus engagé dans l’équipe et c’est normal étant donné qu’il se débrouille beaucoup mieux en anglais. Même quand il ne parlait pas anglais, quand il ne saisissait pas les directives, il trouvait toujours un moyen de nous le laisser savoir. Tout le monde est confortable avec lui maintenant et il participe bien lors des réunions d’équipe», enchaîne-t-il.

Roy parle aussi de la vitesse que son défenseur a gagnée dans la Ligue de hockey junior-majeur du Québec. «Au début, ses pieds étaient corrects, mais sans plus. Depuis, il a pris beaucoup de rapidité», indique-t-il, vantant aussi sa vitesse d’exécution, le fait qu’il gagne davantage ses batailles pour la rondelle et qu’il soit encore plus efficace à un contre un.

Pour Roy, ce n’était pas surprenant que les Sabres mettent le grappin sur Komarov au dernier repêchage. «On voit que les Sabres l’aiment beaucoup, ils le suivent beaucoup et dialoguent beaucoup avec moi à son sujet. Je suis convaincu qu’ils le voient dans l’avenir de leur équipe.»

«Tout le monde était content ici quand il a été repêché, mais de le voir progresser comme ça, c’est encore plus stimulant», conclut le Diable rouge en chef, qui semble convaincu que les Sabres ont maintenant entre les mains un joueur encore meilleur que celui qu’ils ont sélectionné l’été dernier. Ian Bussières

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