Les professeurs de l’Université Laval sont en grève illimitée depuis lundi. Presque la quasi-totalité des professeurs syndiqués (94,5%) avaient voté en faveur de ce moyen de pression. La grève touche environ 40% des cours offerts par l’institution universitaire, force le report de la date limite d’abandon des cours et pourrait menacer la session d’hiver si elle s’étire.

Dans un communiqué envoyé à ses membres en fin d’après-midi vendredi, le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL) annonce «qu’en raison d’une impasse constatée à la table de négociations entre nos comités, le conciliateur nommé par le ministère du Travail à la demande de l’employeur suspendait les négociations jusqu’au 24 mars prochain».

Selon le SPUL, le blocage concerne trois revendications des professeurs: l’embauche de 100 nouveaux professeurs, l’amorce d’un rattrapage salarial par rapport aux universités comparables et la protection de la liberté académique.

Selon l’Université Laval, la demande de hausse salariale de 20% des professeurs serait «au-delà de la capacité de payer de l’institution. La direction estime que les hausses lui coûterait entre 60 M$ et 70 M$.

Le syndicat des professeurs dénonce cette rupture des négociations en plein mouvement de mobilisation. «Les solutions aux problèmes qui nous opposent toujours à la Table existent et sont à la portée de la direction de l’Université Laval qui, il faut le rappeler, a dégagé des surplus annuels de 50 millions de dollars (en moyenne) entre 2018 et 2022», écrit le président du SPUL, Louis-Philippe Lampron.

Le syndicat affirme avoir fait des «efforts importants pour se rapprocher de la partie patronale au cours de la dernière semaine, en particulier sur la question salariale, malheureusement sans succès». Le SPUL soutient qu’il ne jettera pas de lest dans sa revendication concernant le recrutement d’une centaine de nouveaux professeurs, le quart du nombre nécessaire, selon le syndicat.