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À l’invitation du conseil de fabrique, plus d’une centaine de personnes de toutes les générations ont participé à une vigile. Elles ont tenu bien haut leur bougie, comme pour défier cette noirceur dans laquelle une attaque au camion-bélier les a plongées lundi, emportant avec elle la vie de deux des leurs et en blessant neuf autres.

Pour Laurianne, qui n’a pas voulu donner son nom de famille, il était important de participer à cette vigile. «On est tous des gens qui se connaît. Je connais toutes les victimes. Je suis arrivée juste un peu après et j’ai vu toutes les personnes couchées par terre. J’ai même vu quelqu’un essayer de réanimer une personne avant que les ambulanciers arrivent. Je venais de parler à la jeune femme qui s’est fait frapper avec ses deux enfants.»

Élise Michaud de Lac-au-Saumon tenait à fraterniser avec les Amquiens, d’autant plus que lundi, elle a décidé, avec son arrière-petit-fils, de ne pas passer au centre-ville d’Amqui au moment où s’est joué le funeste événement. Sans le savoir, elle et le garçon ont peut-être échappé au pire.

Ludovick Gauthier a, avec sa sœur Mackenzie, voulu accompagner sa mère et d’autres proches «parce qu’il s’est passé quelque chose de triste à Amqui et que c’est rare». Le garçon de 8 ans a raconté au Soleil qu’à l’école, ils ont fait des affiches pour «mettre de la joie dans leur coeur». Sa sœur de 7 ans est venue devant l’église pour «les monsieurs qui sont morts».

Rassemblés comme les enfants d’une même famille

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Le curé de la paroisse a invité les personnes affectées par ce drame à invoquer la puissance de Dieu. «Nous sommes rassemblés en laissant tomber nos différences, sans distinction de religion, de parenté, de famille, a soutenu Kindé Cosme Arouko. Nous sommes rassemblés comme les enfants d’une même famille pour prier. Nous sommes réunis pour que nous puissions nous soulager les uns les autres dans la peine qui nous a tous frappés. Merci d’être là; c’est un signe d’espérance. Nous pouvons, même dans l’épreuve, la souffrance et les difficultés, aller de l’avant. C’est ça, l’essentiel. Ce drame touche tout le monde; on le sent, on le voit.»

Après la prise de parole du prêtre d’origine béninoise, plusieurs personnes se sont enlacées et ont pleuré. Une envolée de cloches a précédé une minute de silence observée à la mémoire des défunts, Gérald Charest et Jean Lafrenière, ainsi qu’à celle des blessés. Sur les neuf personnes blessées, deux sont toujours dans un état critique, trois sont hospitalisés et les autres ont obtenu leur congé de l’hôpital. La cérémonie s’est terminée sur l’Ave Maria de Gounod, chanté a cappella.

Grande chaîne humaine

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Une messe sera célébrée vendredi à 19h au même endroit, présidée par l’archevêque de Rimouski, Mgr Denis Grondin, assisté de plusieurs prêtres de

la région. Après la messe, les gens seront invités à former une grande chaîne humaine autour de l’église.

Les portes du temple d’Amqui sont ouvertes tous les jours à compter de 8h pour les personnes qui ressentent le besoin de se recueillir. Du café est servi pour tous ceux qui ont le goût de parler. L’entrée est également un lieu où déposer des peluches, des fleurs, des messages de réconfort. Tous les jours cette semaine, l’église fait entendre ses cloches à 15h05, heure à laquelle s’est produite l’attaque au camion-bélier.

Mardi, la tour du CN à Toronto a été éteinte à la mémoire des victimes de la tragédie d’Amqui, pendant que le pont Samuel-de Champlain à Montréal s’est illuminé de violet. Les drapeaux de plusieurs villes du Québec sont aussi en berne.

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