Ces 102,24 MW seront générés par un maximum de 24 tours, précise Luc Leblanc, porte-parole d’Innergex. La puissance de chaque turbine devrait donc s’établir à un intervalle entre 4,26 et 6 MW, comme cela avait été prévu lors d’une rencontre publique tenue à Gesgapegiag au printemps 2022.
«Le turbinier choisi est Enercon. Il reste des discussions à y avoir au sujet du nombre de tours. La validation finale viendra plus tard», dit M. Leblanc. Enercon est une firme allemande.
Les turbines seront importées puisqu’il n’y a pas de fabrication de ce type d’équipement au Québec ou au Canada. Les pales seront sans doute aussi importées, souligne-t-il.
«Enercon fabrique des pales mais la provenance n’est pas connue en ce qui concerne Mesgi’g Ugju’s’n 2. Pour l’instant, l’information qu’on a, c’est qu’il n’y avait pas de disponibilité à l’usine LM de Gaspé lors que les turbiniers se sont informés», note également Luc Leblanc.
LM Wind Power exploite la seule usine de fabrication de pales au Canada.
La provenance des tours n’est pas connue non plus mais dans ce cas, l’usine de Marmen à Matane tourne au ralenti depuis plus d’un an. «C’est la même chose ici. Enercon a des discussions avec différentes entreprises dans la chaîne d’approvisionnement. Au sujet de Marmen, ce n’est pas exclu mais ce sont des discussions menées avec les turbiniers», ajoute M. Leblanc.
La construction de la phase 2 du parc éolien d’Escuminac devrait démarrer à la fin de l’été 2025, selon lui.
«Ça ira selon le processus d’évaluation environnementale et l’acquisition des permis. La mise en service est prévue en décembre 2026. C’est rapide mais il y a beaucoup d’infrastructures, comme les chemins, le bâtiment de la sous-station et les télécommunications qui sont déjà aménagés sur le site, en raison du parc éolien existant», explique Luc Leblanc.
«Grands vents»
Mesgi’g Ugju’s’n signifie «grands vents», en mi’gmaq. Les communautés de Listuguj, de Gesgapegiag et de Gespeg sont partenaires égaux avec Innergex dans le parc actuel, doté d’une capacité de 150 MW, et ils le seront aussi dans le second projet.
Environ 200 travailleurs de la construction, dont des dizaines de Mi’gmaqs, seront mobilisés par Mesgi’g Ugju’s’n 2. Le parc éolien existant procure du travail à huit personnes en entretien, et cinq emplois s’ajouteront lors de la mise en service de la seconde phase.
Les appels d’offres retenus par Hydro Québec et annoncés mercredi totalisent en réalité plus que 780 MW de capacité. Ils s’élèvent à 1303,36 MW parce que dans le cas de la portion de 480 MW d’énergie renouvelable, la société publique tenait à ce que cette capacité corresponde à la quantité d’énergie livrée au réseau. Comme il ne vente pas toujours, il fallait donc installer une capacité excédentaire pour assurer en moyenne une livraison de 480 MW.
Le fait que d’autres formes d’énergie auraient pu se qualifier dans ce bloc de 480 MW a incité Hydro Québec à ne pas opter pour des seuils-planchers de contenu régional et québécois, parce que le Québec ne possède pas l’éventail manufacturier qui aurait mené à l’atteinte de ces seuils, dans l’éventualité où d’autres sources d’énergie se seraient qualifiées.
Les contenus régional et québécois ont toutefois occupé une place importante dans l’évaluation des projets de l’appel d’offres éolien de 300 MW. La part de contenu régional devait constituer au moins 35% de chaque projet et cette proportion devait être portée à un minimum de 50% en incluant le contenu québécois.