Les deux pratiques sont suffisamment différentes pour qu’on ne les confonde pas. Mais comme les deux artistes ont suivi des parcours semblables et ont habillé à tour de rôle la vitrine de Manif d’art à Méduse, la galeriste Anne D’Amours Mc Donald les a intuitivement jumelés.
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Arrondir les masses
Olivier Moisan-Dufour reprend plusieurs grands tableaux qu’il a exposés à la Galerie d’art Le 36 à la fin de l’année 2022 et y ajoute de petits formats, dont des nuanciers en damiers. Son sujet de prédilection en peinture demeure toutefois ses sculptures en bois recyclées, dont il fait le portrait.
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Il avait pris l’habitude de les immortaliser avant de les démanteler pour en réutiliser les morceaux — comme des blocs Lego. Au fil du temps, leur complexité grandissante et le soin apporté à l’application d’une teinte sur chaque face demandant de plus en plus de temps, il a plutôt choisi de les conserver.
Heureuse décision, puisque ces créatures architecturales colorées sont des œuvres multifacettes qu’on peut observer longtemps avant d’en avoir saisi toutes les subtilités. Sur le bois, il ajoute du plâtre, de la mousse qui durcit et qui déborde, des résidus de peinture raclés sur la palette qu’il utilise.
«Les masses s’arrondissent, deviennent plus organiques. En dessin, je fais beaucoup de courbes, de sphères, mais en sculpture, ça manquait», note Olivier Moisan-Dufour.
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Les tableaux qu’il leur consacre en font des monuments d’importance. Ils ont parfois des arrière-plans colorés, mais l’un des plus récents emprunte au langage de la photographie, avec un fond blanc sans perspective.
Dessins baromètres
Audrée Demers-Roberge s’est inspirée de photos de la revue National Geographic montrant l’érosion en Argentine. «Ce qui m’a intéressé avec ces images-là, c’est de travailler la texture des phénomènes géologiques et la brillance de la roche», explique-t-elle.
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Ses observations sur le territoire, le plus souvent en voyage, sont d’ailleurs le principal moteur de sa production nomade. Chaque double page de ses carnets de dessins est présentée «comme une œuvre qui se vaut en soi, et non comme une esquisse».
Un séjour estival à Anticosti avec un groupe d’artistes randonneurs, l’exploration de la grotte de l’Aven d’Orgnac, en France, et une résidence informelle à Terre-Neuve ont nourri sa création. «Je n’avais jamais pris le temps de m’attarder à la lumière d’hiver, aux bleus qui varient selon le moment de la journée», note-t-elle à propos de cette dernière destination.
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Le dessin au crayon de couleur, qui demande une bonne endurance physique, est un baromètre de ses états intérieurs, constate-t-elle. «La densité, la pression ne sont pas les mêmes d’un jour à l’autre. On ne peut revenir sur un dessin comme on revient sur une peinture. On doit avoir une authenticité et un laisser-aller. Je n’efface jamais et je continue à avancer.»
L’exposition Jeux d’échelle est présentée jusqu’au 19 mars au 261, rue Saint-Vallier Est, Québec. Info : galeriea.ca