La capitale est dans le viseur du propriétaire de la boutique montréalaise StaySharp, Olivier Caza Berthelet, depuis un moment déjà. «Nous avons un intérêt à poursuivre notre expansion dans le marché de Québec. Actuellement, notre agence MOCOM a entamé un certain nombre d’approches à cet égard. Au cours des prochains mois, nous souhaitons être actifs dans la Capitale-Nationale grâce à quelques initiatives bien ciblées. Par exemple, nous aimerions être présents dans certains marchés publics, boutiques spécialisées ou des commerces prisés des foodies. On considère également participer à des événements populaires.»
Installer une boutique très spécialisée ne se fait toutefois pas en un instant. «C’est beaucoup d’organisation, mais surtout de formation. On est une boutique assez nichée, donc lorsqu’un chef ou un client vient à la recherche d’un couteau, on doit pratiquement tous les connaître sur le bout de nos doigts», explique M. Caza Berthelet.
Olivier Caza Berthelet a été cuisinier une grande partie de sa carrière. À 15 ans, il cognait aux portes des cuisines, où il eut sa première expérience dans le milieu comme plongeur. Lors de sa formation à l’école hôtelière, il a trouvé qu’il y avait un manque d’information sur l’aiguisage de couteaux. «J’ai commencé à enseigner la technique aux personnes de mon entourage, puis j’ai offert mes services en marge de mon emploi et, de fil en aiguille, j’ai lâché mon travail, car la demande était trop élevée.»
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Sa boutique à Montréal ne cesse de croître depuis, d’où l’envie d’en ouvrir une à Québec.
Un objet de luxe qui transcende le temps
Olivier Caza Berthelet reconnaît que le gros bloc de couteaux en spécial au Canadian Tire peut mener à la tentation, mais il croit plutôt qu’un seul bon couteau, que l’on entretient bien, peut durer toute une vie. Consommer moins et mieux, telle est sa devise.
Le couteau nippon est, avant tout chose, plus durable. Celui-ci arrive à transcender le temps. Cependant, durable n’est pas synonyme de 4x4, averti M. Caza Berthelet. «Le couteau japonais est une formule 1. Ces autos sont très performantes sur les routes, mais ne sont pas faites pour les sentiers rocailleux.»
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Le couteau est super efficace pour la coupe d’aliments, mais demande un usage minutieux. On doit l’utiliser à la verticale, il faut alors éviter les mouvements de torsion ou les coups sur la planche, avertit M. Caza Berthelet. Si les aliments se coupent comme du beurre, c’est en raison de la fine lame, mais il faut lui faire attention. «Si c’est trop dur pour vos dents, c’est trop dur pour la lame.»
Le secret dans l’acier et... chez les Japonais
Le couteau japonais réussit à garder son tranchant plus longtemps grâce à son acier de carbone, le même acier que l’on retrouve dans les sabres de samouraï, mentionne le propriétaire de StaySharp. La performance et la qualité de cet objet reflètent le taux de carbone très élevé à l’intérieur de l’acier.
Ces couteaux sont façonnés d’une main de maître par les Japonais, qui travaillent ce type d’acier depuis des millénaires, et Olivier Caza Berthelet ne jure que par leur savoir-faire. «Les Japonais ont une bonne longueur d’avance sur la compétition. La journée où je vais pouvoir me dire que je vais acheter du parmesan québécois qui est aussi bon que le Parmigiano Reggiano, j’achèterai celui québécois. Mais jusqu’à preuve du contraire, le meilleur parmesan s’achète en Italie et les meilleurs couteaux au Japon.»
Service d’entretien
Cet objet de luxe transcende le temps à une condition, que celui-ci soit soigneusement entretenu.
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Un couteau japonais doit être aiguisé sur une pierre au moins une fois par an. «On doit amener le couteau dans une boutique comme la nôtre pour cette étape. Si votre téléphone brise, vous n’allez pas l’amener au garage, vous allez le porter dans une boutique spécialisée dans ce type de réparation, même chose pour un couteau», fait savoir M. Caza Berthelet.
De plus, comme le couteau est fait d’acier de carbone, celui-ci doit être essuyé après utilisation pour éviter l’oxydation. Il faut le laver à la main. Il ne va absolument pas dans le lave-vaisselle, précise le propriétaire de la boutique.
Un bon couteau, mais à quel prix?
Les couteaux japonais sont pratiquement des objets d’art : le temps et la minutie des artisans transparaissent dans le produit. D’ailleurs, près de 90 % des couteaux importés par l’entreprise québécoise sont faits à la main et leur design unique attire le regard, selon Olivier Caza Berthelet. Il considère aussi qu’un beau et bon couteau est un indispensable. «Ça nous donne envie de cuisiner, ça nous donne envie de faire des recettes. L’objet change la dynamique dans une cuisine. Tu demanderas à n’importe quel chef, le couteau est l’outil le plus important à ses yeux. C’est la chose à acheter avant les bébelles.»
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Le prix d’un bon couteau peut faire peur aux premiers abords, concède l’entrepreneur, mais il rappelle que c’est un investissement et non une dépense. StaySharp possède un grand inventaire de couteaux japonais dont le prix varie de 100 $ jusqu’à 3000 $. «Il y a un intérêt pour la collection, donc les plus dispendieux sont des œuvres d’art que certains recherchent spécifiquement. Par contre, normalement, un bon couteau joue autour de 200 $ à 300 $.»