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Si la formule est très prévisible, elle demeure quand même efficace. Mais pour combien de temps?

Dans ce neuvième film ancré dans un univers qui a fait ses preuves, l’acteur et désormais réalisateur Michael B. Jordan reprend son rôle d’Adonis Creed.

L’ancien protégé de Rocky Balboa a vécu la gloire et touché au titre de champion du monde. Il a accroché ses gants et coule des jours paisibles — et luxueux — auprès d’une famille heureuse et à la tête d’un gym qui fait rayonner la relève.

Le retour de son ami d’enfance Damian (excellent Jonathan Majors) va venir troubler la quiétude. Boxeur très prometteur, celui-ci a été incarcéré pendant un bon bout à cause d’une histoire qui s’est produite dans leur jeunesse. Sous des airs amicaux, il a des comptes à régler.

Vous vous en doutez, ça se passera dans le ring.

La franchise de Rocky déviée vers Creed a bien joué ses cartes depuis sa renaissance. Ryan Coogler lui a donné un bon coup de jeunesse en 2015, un retour qui a plu aux fans et qui a valu des honneurs à Sylvester Stallone, 40 ans après la première apparition à l’écran de son célèbre «étalon italien».

Le second chapitre arrivé en 2018 n’a pas non plus raté sa cible, malgré son côté un brin racoleur. La force de frappe de la nostalgie était bien assumée : on nous ramenait le géant soviétique Ivan Drago (et l’acteur Dolph Lundgren) de Rocky IV, celui-là même qui a provoqué la mort d’Apollo Creed, le père d’Adonis, pendant un combat de boxe sur fond de Guerre froide.

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Creed III se nourrit d’un autre traumatisme du passé en conviant cet ami prêt à blesser et à trahir pour assouvir des ambitions refoulées en taule pendant presque 20 ans.

Sur une lancée remarquable — on peut aussi le voir au cinéma jouer le vilain chez Marvel dans Ant-Man et La guêpe : Quantumania —, Jonathan Majors s’est fait offrir un rôle d’opposant riche à explorer. C’est assez rare dans la franchise et il l’a très bien exploité.

L’Adonis campé par Michael B. Jordan répond à sa soif de vengeance par des remords. On aimerait leur dire : « parlez-vous, bon sang! », mais on est dans un film de boxe, donc ça doit prendre beaucoup de muscles et des coups de poing sur la gueule. Ça devient frustrant. Mais c’est ça qu’on attend.

Un peu de mélodrame et beaucoup de testostérone, ç'a toujours été ça, Rocky. Et Creed a continué dans la même veine. Dans sa première réalisation Michael B. Jordan se montre bon élève.

Le rythme soutenu, la musique, le montage d’entraînements qui nous font nous demander ce qu’ils vont tirer à la force de leur corps, la prochaine fois, pour se mettre en forme. Un éléphant?

Michael B. Jordan saisit le combat final avec un angle plus métaphorique. Ça sert bien le film.

Creed III est présenté au cinéma.

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Au générique

Cote : 7/10

Titre : Creed III

Genre : Drame sportif

Réalisation : Michael B. Jordan

Distribution : Michael B. Jordan, Jonathan Majors, Tessa Thompson

Durée : 1h56

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