Explosion du temps supplémentaire au CHU : «Une conséquence directe de l’inaction de la CAQ»

Le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Les oppositions talonnent le gouvernement caquiste et le ministre de la Santé, Christian Dubé, dans la foulée des révélations du Soleil sur l’explosion du temps supplémentaire (TS) au CHU de Québec.


«La hausse historique du temps supplémentaire obligatoire depuis 2019 au CHU de Québec, mais aussi partout ailleurs, est une conséquence directe de l’inaction de la CAQ» affirme le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Joël Arseneau.

Le Soleil révélait mardi que les établissements de santé du CHU de Québec – le CHUL, l’Hôtel-Dieu de Québec et les hôpitaux Enfant-Jésus, Saint-Sacrement et Saint-François-d’Assise – ont déboursé plus de 17 M$ en TS pour tout son personnel infirmier en 2022. Ce montant inclut le temps supplémentaire et le temps supplémentaire obligatoire (TSO).



«La CAQ repousse sans cesse les échéanciers alors que la situation se dégrade et que les feux - que le ministre ne veut pas éteindre - se multiplient. La CAQ ne peut se défiler: la hausse du TSO, c’est son bilan», ajoute le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine.

«On ne peut pas seulement sortir le bâton»

Le Parti libéral rappelle que la pénurie de main-d’œuvre touche durement le système de santé québécois.

«Alors que le réseau doit recruter plus de 40 000 infirmières au cours des cinq prochaines années, Christian Dubé et la CAQ doivent envoyer un message fort, et ce, en interdisant le recours au temps supplémentaire obligatoire. Leur entêtement à permettre le recours au TSO est inexplicable», lance le porte-parole libéral en matière de santé, André Fortin.

Les données obtenues par Le Soleil montrent également que certaines infirmières font plus de 50 000 $ en temps supplémentaire par année.



«Depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ, le recours aux agences n’a fait qu’exploser et le projet de loi du ministre Dubé pour encadrer les agences ne règlera pas le problème. On ne peut pas seulement sortir le bâton : ça prend des incitatifs importants pour encourager les soignantes à revenir dans le réseau public», indique, pour sa part, le député solidaire Vincent Marissal.

«On doit trouver des solutions»

Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, affirme que l’amélioration de l’organisation du travail permettra de réduire le TSO.

«Il y a présentement 29 établissements au Québec où il y a de l’auto-gestion des horaires, ce qui a permis de réduire le TSO. On doit trouver des solutions pour que ça fonctionne aussi ailleurs» soutient l’attaché du ministre, Antoine de la Durantaye.

On soutient également que les solutions passeront par les nouvelles conventions collectives. Les 600 000 employés de l’État, dont font partie les travailleurs du secteur de la santé, sont actuellement en renégociations de leur contrat de travail.

«Plusieurs établissements innovent en ce moment et notre objectif est d’arriver à une entente pour que les meilleures pratiques soient implantées partout. C’est une raison de plus qui explique pourquoi les syndicats doivent participer aux forums mis en place par la présidente du Conseil du Trésor», ajoute M. de la Durantaye.

Les syndicats ont déjà indiqué qu’ils n’étaient pas intéressés à participer à ces forums.