Deux semaines de grève n’auront pas été suffisantes. Devant l’impasse des négociations, les membres du Syndicat des professeurs de l’Université Laval (SPUL) se prononceront jeudi sur la possibilité de déclencher une grève générale illimitée.
Et à moins d’un revirement majeur, les étudiants de l’université feront les frais du conflit de travail qui oppose le SPUL et l’administration de la rectrice Sophie D’Amours plus longtemps que prévu. Malgré les avancées à la table de négociation, d’importants points de discorde demeurent entre les parties patronale et syndicale.
Dans un communiqué paru mercredi, la direction de l’Université Laval souligne «qu’environ 85% des aspects normatifs ont été négociés jusqu’à maintenant» et que «plusieurs éléments importants ont été réglés». Une analyse que ne partage pas le président du syndicat, Louis-Philippe Lampron.
«L’évolution d’une négociations de convention collective, ça ne s’apprécie pas au volume», soupire le syndicaliste. S’il convient que «certains points» ont avancé, M. Lampron souligne que les plus importants restent à régler. «Les 15% qui restent à négocier sont très problématiques et son centraux.»
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/WG45USVO7VFHNGT7SJLVWK3ODA.jpg)
L’impasse persiste notamment sur les enjeux de transparence, de protection d’emploi et le collégialité, explique le professeur de droit. Il s’étonne d’ailleurs du «silence radio» de la rectrice D’Amours, qui n’a pas pris la parole dans l’espace public depuis le début du débrayage.
«C’est paradoxal que la collégialité universitaire soit au centre des négociations, et que la rectrice fasse silence radio.»
— Le président du Syndicat des professeurs de l'Université Laval (SPUL), Louis-Philippe Lampron.
La question du salaire ne semble pas non plus avoir bougé d’un iota. Les professeurs réclament un «rattrapage» d’environ 20%, en plus d’un salaire indexé à l’inflation pour les prochaines années, histoire «de ramener les salaires au niveau de ceux d’universités comparables».
Dans un communiqué paru mercredi indiquant «avancer de bonne foi», la direction de l’Université Laval a tenu à souligner que le salaire moyen des professeurs de l’Université Laval est de 134 394$, et que le salaire l’échelon maximal selon la convention actuelle est de 155 679$.
«On attend des arguments en réponse à nos demandes, et la direction dit : Regardez combien ils gagnent!», déplore M. Lampron, qui parle «d’une stratégie de communications» au lieu d’une négociations.
«On fait l’impasse sur les grands enjeux en laissant entendre que la question du salaire est central. Mais ce qui provoque la mobilisation, ce sont les autres questions», assure-t-il.
Les professeurs ont d’ailleurs été nombreux à manifester dans le coeur de Québec, mercredi. Selon le syndicat, plus de 850 personnes à se mobiliser pour appuyer la grève.
Le syndicat et la direction mèneront un «blitz de négociations intense» lors de la semaine de lecture, qui s’entame le 6 mars prochain.
Les professeurs de l’Université Laval sont sans contrat de travail depuis le 1er décembre 2022.