Drôle de coïncidence pour Air Canada

L'action de la compagnie Air Canada a chuté de 11 % la semaine dernière.

Vous avez certainement vu ça passer la semaine dernière : le gouvernement canadien se montre ouvert à étudier la possibilité d’implanter un train à grande vitesse et haute fréquence dans le corridor Québec-Toronto.


Je me suis rué sur le titre d’Air Canada (TSX: AC) quand j’ai lu ça. Pourquoi?

Parce qu’un tel train, qui pourrait aller de centre-ville à centre-ville, donnerait le choix aux voyageurs entre un avion et un wagon se déplaçant à 300 km/h. Prendre un vol c’est quand même lourd, quand on prend en considération les temps d’attentes à l’aéroport et les mesures de sécurité.



La journée de la nouvelle, vendredi dernier, le titre d’Air Canada a chuté de façon importante, de 23,43 $ à 20,72 $, soit une baisse de 11 %. Mais, j’en conviens, pas nécessairement pour la nouvelle du TGV, projet qui revient périodiquement dans l’actualité depuis des dizaines d’années.

La drôle de coïncidence pour Air Canada c’est que ses résultats financiers du quatrième trimestre et de l’exercice 2022 sont tombés le même jour. Malgré des chiffres positifs à plusieurs égards et des perspectives encourageantes pour la prochaine année, notamment en ce qui concerne la reprise de la demande des voyageurs, la société montréalaise a déçu.

Le transporteur aérien a affiché des pertes plus importantes que prévu. Air Canada a été malmenée par une augmentation de ses coûts, l’inflation, la rareté de main-d’œuvre et des conditions météorologiques difficiles durant la période des Fêtes.

Les analystes ont remarqué que la société continue d’être affectée par la pandémie, avec une perte de 1,7 milliard $ enregistrée pour l’entièreté de l’exercice 2022. L’année précédente, elle était quand même de 3,6 milliards $.



Au quatrième trimestre, l’entreprise a pu atteindre un bénéfice net de 168 millions $, bien mieux que la perte de 493 millions $ un an plus tôt. Pour leur part, les revenus ont augmenté à 4,68 milliards $, soit une hausse de 71 %.

L’analyste Fadi Chamoun, de BMO, note que d’importantes pressions inflationnistes ont eu une incidence négative sur les opérations d’Air Canada. « Du côté positif, la demande est plus forte que prévu et soutient des volumes plus élevés. Air Canada prévoit de ramener sa capacité à 90 % des niveaux prépandémiques en 2023 et à 100 % d’ici 2024 », écrit-il.

Sa cible est à 29 $ dans la prochaine année.

Cameron Doerksen, de la Banque Nationale, garde aussi sa cible à 29 $ d’ici 12 mois.

« Bien que les coûts plus élevés demeureront un défi, notre thèse positive sur le titre est motivée par la demande de voyages aériens qui restera forte et que la rentabilité et les flux de trésorerie d’Air Canada s’amélioreront progressivement au cours des deux prochaines années », analyse-t-il.

Le titre n’a jamais redécollé au cours des derniers jours (20 $). Mais on est encore loin du creux atteint cet été (16 $).




Coup de chapeau : On sort le chéquier

Des entreprises québécoises ont sorti le chéquier pour faire des achats dans les derniers jours.

L’entreprise TFI International (NYSE et TSX: TFII) reste fidèle à son modèle d’affaires de croître par acquisition. Cette fois, la société spécialisée dans le camionnage a acheté l’entreprise québécoise, Axsun.

Celle-ci a développé des services de courtage de transport intermodal de marchandises.

Étant déployée à travers le Canada et les États-Unis, Axsun offre une combinaison intégrée de services de transport intermodal ainsi que des services routiers, de factage, de logistique et d’entreposage.

Elle viendra compléter l’offre de TFI sur ces territoires, note la direction de la compagnie.

Cogeco Connexion, filiale de Cogeco Communications (TSX: CCA), a acquis les activités de télécommunications du fournisseur de services Internet oxio. L’entreprise montréalaise continuera d’exercer ses activités de manière indépendante et de servir ses clients sous sa propre marque.

oxio offre des services à des clients résidentiels au Canada. L’entreprise sert ses clients au Québec, en Ontario et dans d’autres provinces de l’Ouest.

La Corporation Nuvei (Nasdaq et TSX : NVEI) a complété l’acquisition annoncée récemment de Paya Holdings Inc. (Nasdaq: PAYA). Paya doit amplifier la stratégie de croissance actuelle de Nuvei et augmenter son influence dans de nouveaux marchés, espère la direction de la compagnie.



Cette transaction dont je vous parlais récemment est évaluée à 1,3 milliard $ US.

Il y a eu aussi le franchiseur montréalais Foodtastic qui a acquis la totalité des actions à droit de vote subalterne de catégorie A et des actions à droit de vote multiple de catégorie B émises et en circulation du capital de Freshii (TSX: FRII) au prix de 2,30 $ par action.

Les ambitions de Foodtastic avaient été annoncées en décembre dernier. Le titre de Freshii, entreprise de Toronto, est demeuré à 2,29 $ depuis.

En plus de Quesada et de Freshii, l’entreprise montréalaise Foodtastic exploite aussi les marques Second Cup, Pita Pit, Milestones, Fionn MacCool’s, Shoeless Joe’s, Rôtisseries Benny, La Belle et La Bœuf, ainsi que Monza.

Depuis 2005, Freshii a établi un concept de restaurants franchisés axés sur les aliments sains et exploite actuellement 343 établissements en Amérique du Nord et à l’échelle internationale.

Mon autre coup de chapeau revient à First Phosphate (CSE:PHOS), une entreprise de Saguenay qui vient d’être inscrite à la Bourse des valeurs canadiennes (CSE). Comme ça n’arrive pas souvent, je m’en serais voulu de ne pas le souligner.

Sous le symbole boursier « PHOS », le titre a fait son entrée sur le parquet à l’ouverture du marché mardi. Le titre voguait par la suite autour des 50 à 60 sous.


Peter Pascali, PDG de l’entreprise montréalaise PyroGenèse

Coup de gueule : Une enquête de l’AMF

Il est quand même moche d’entendre parler d’une entreprise publique pour la première fois pour les mauvaises raisons.

La Presse nous apprend que le patron de l’entreprise montréalaise PyroGenèse fait l’objet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF). On se penche sur des gestes posés il y a cinq ans.

C’est l’entreprise technologique de procédés industriels au plasma qui a elle-même communiqué l’information mardi, mentionne le journaliste Richard Dufour.



Il sera intéressant l’évolution du dossier.

On précise que l’enquête ne porte pas sur des actes commis par PyroGenèse.

L’action de l’entreprise ne vit pas ses meilleurs moments, s’étant réfugiée sous le prix d’un dollar. En juin dernier, le titre se vendait près de 4 $.


*Attention

Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier.

Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca

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