La nouvelle création clownesque de Véronika Makdissi-Warren met en scène un trio tissé serré. Les trois voyageurs font d’ailleurs leur entrée sur scène agrippés les uns aux autres. Le lien qui les unit est si fort qu’ils éternuent et rotent en même temps.
Les costumes des trois comiques sont modestes et dépareillés. Le décor est également sobre. L’éclat de cette pièce ne vient pas de couleurs criardes: ce sont plutôt le jeu physique des interprètes (Miguel Fontaine, Amélie Gadbois et Jocelyn Paré) et la musique créée par Stéphane Caron qui égayent cet univers sur lequel veille une lune poétique.
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Rapidement, les clowns découvrent une montagne de valises qui excite leur curiosité comme celle du jeune public qui assistait à la première représentation jeudi matin. Ces dizaines de valises sont autant de sacs à surprise. On ne sait jamais ce que réserve la prochaine!
Certaines contiennent des objets et d’autres des sons. Chacune déclenche une étincelle de créativité chez un des trois zigotos qui entraîne les autres dans son jeu.
L’acrobate Amélie Gadbois étoffe sa performance avec quelques galipettes subtiles et d’autres plus franches. À un moment, elle émerge d’un coffre telle une ballerine d’une boite à musique et réalise un grand écran latéral en équilibre sur deux petites valises.
Le trio ressemble à trois enfants laissés à eux-mêmes dans une soute à bagages et qui cherchent à se divertir en attendant d’arriver là-bas. Ils s’amusent – et nous amusent! – tellement qu’on en oublie la mystérieuse destination.
Ce divertissement doit avoir un petit quelque chose de rassurant pour les enfants qui vivent des transitions comme un déménagement ou un changement d’école.
Cette pièce de 55 minutes nous rappelle le pouvoir magnifique de l’imagination. Et quand celle-ci nous fait défaut, on peut toujours compter sur celle d’un autre!