Le conseil municipal de Québec du 21 février en bref

L'hôtel de ville de Québec

Pendant plus de six heures, mardi soir, les conseillers municipaux ont discuté de dossiers de la Ville de Québec: biométhanisation, projet InnoVitam et tramway ont ponctué les échanges du 21 février. Résumé.


Québec toujours solidaire de l’Ukraine

En présence de membres de la diaspora ukrainienne de Québec, dont la petite Nicole, sept mois, née dans la capitale, les élus de la Ville de Québec ont souligné le malheureux anniversaire de l’invasion russe en Ukraine.

Dans une motion déposée sans préavis, lors du conseil, mardi, le maire Bruno Marchand a dénoncé une fois de plus «les attaques répétées de l’armée russe» et ses nombreux impacts sur la population, mais également sur le patrimoine et les infrastructures ukrainiennes.

Unanimement, la Ville a «réaffirmé son soutien» au gouvernement ukrainien, a ses villes et à sa population, avant de chaleureusement applaudir la communauté ukrainienne de Québec.

Un maximum d’un million $ pour envoyer les déchets organiques à Rivière-du-Loup

Même si l’administration Marchand parle «d’une question de jours» pour régler les retards de mise en marche de son usine de biométhanisation, la Ville de Québec a signé une entente de trois ans avec La Société d’économie mixte d’énergie renouvelable de la région de Rivière-du-Loup.

Depuis le lancement de la collecte des résidus alimentaires, tous les restes de table y sont détournés, en raison de «retouches» de peinture à compléter dans les réservoirs.

Québec pourra donc continuer à compter sur l’usine du Bas-Saint-Laurent pour traiter ses matières organiques, en cas de défaut de ses propres installations au cours des prochaines années. Le plan de contingence permettra aussi à l’administration municipale d’éviter le dépotoir ou l’incinérateur pour les matières organiques de la capitale.

La valeur estimée du contrat est d’environ un million $, mais la Ville de Québec n’aura qu’à débourser que pour les matières transférées vers Rivière-du-Loup, a-t-on précisé. «On ne va payer qu’au fur et à mesure des besoins», a assuré le directeur général de la Ville, Luc Monty.

Quand l’usine fonctionnera à pleine capacité, explique l’élue responsable du dossier, Marie-Josée Asselin, ce plan de contingence ne sera plus nécessaire, à moins de bris ponctuels. «Ce n’est pas vrai qu’on va se rendre à 1 million $ et qu’il va y avoir des coûts supplémentaires», anticipe-t-elle.

Le maire estime à moins de 1 % de l’ensemble du budget de la gestion des déchets cette dépense potentielle sur trois ans, alors que Québec dépense environ 50 millions $ par an à ces fins.

L’impatience citoyenne monte sur le projet InnoVitam

L’impatience de citoyens se fait sentir dans le dossier du projet de zone d’innovation InnoVitam.

La Table citoyenne Littoral Est revient à la charge en demandant à la Ville de Québec de rendre public son projet avant le 7 mars, afin qu’il soit débattu lors des consultations sur les quartiers de la Canardière. Au bout de trois ans à l’attendre, la Table conclut que l’administration municipale travaille «en catimini»

«Malgré les demandes d’accès à l’information de la Table, la Ville s’entête à maintenir le secret autour de son projet de développement techno-industriel dans nos quartiers et évite de débattre publiquement de ce projet malgré les impacts sur les quartiers de la Canardière et leurs citoyens», déplore le regroupement dans un communiqué.

Présenté en 2020, InnoVitam — anciennement Zone d’innovation Littoral Est  — est un projet de développement de l’est de la ville qui accueillera entre autres des entreprises en santé durable.

«Nous n’acceptons pas de nous faire imposer un tel projet de développement majeur conçu en vase clos par quelques élus et acteurs économiques», prévient Marie-Hélène Deshaies, présidente de la Table citoyenne Littoral Est, revendiquant «un débat public sur l’avenir des terrains municipaux utilisés pour le projet et une structure de gouvernance partagée avec la population».

En réponse à la demande des citoyens, le maire Bruno Marchand a fait part du fait que «présentement, la Ville de Québec n’a pas de projet pour l’ensemble de la zone» et qu’elle continue de consulter la population pour le définir.

Quelle vision pour l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul?

Refusant de «crier victoire» après l’achat par la Ville des des terrains de l’Îlot Saint-Vincent de Paul et du garage situé à proximité, malgré un «pas considérable» franchi, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste relance la mobilisation pour qu’ils accueillent un «projet collectif» tel qu’il le souhaite «depuis longtemps».

Un parc, un jardin et du logement social, les aspirations sont grandes et le ComPop compte les faire valoir dans les prochains mois.

«On a un taux de canopée à 13 % — le plus bas de la Ville de Québec —, aucun jardin communautaire n’existe et la flambée du prix des loyers affecte considérablement les ménages locataires. Ces terrains sont un début de solution à tous ces problèmes», estime Vincent Baillargeon, membre du groupe.

Le conseil de quartier, quant à lui, propose d’y voir aménager une scène extérieure et d’une place éphémère.

Avec son acquisition, la Ville de Québec ambitionne de développer pour l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul «une vision structurante sur le futur de ce site jouissant d’une position névralgique au cœur du centre-ville», notamment pour en faire des logements.

Elle prévoit lancer une démarche de consultation publique et de cocréation au «début 2023».

Une annonce cette semaine pour le tramway

L’administration Marchand prévoit donner cette semaine — «probablement jeudi», aux dires du maire — des nouvelles du tramway. Sans en dévoiler davantage, Bruno Marchand a laissé planer, en marge du conseil municipal, qu’une «première mise à jour» serait présentée.

Il y a fort à parier que les négociations entamées il y a des mois avec Alstom, soumissionnaire unique pour le matériel roulant, se seront conclues. Il y a deux semaines, le maire Marchand parlait d’un dénouement «imminent» de cette étape et s’était avancé à souhaiter une signature définitive du contrat avant la fin du mois de février.

En 2022, le mégaprojet était évalué à plus de 3,9 milliards $.

Accusé par ailleurs par le chef de l’opposition de nuire à l’acceptabilité du tramway avec ses communications, le maire a rétorqué lundi par l’expression imagée voulant que «les chiens aboient, la caravane passe».