Chronique|

Fin abrupte de la belle envolée de Bombardier

L'action de Bombardier est en baisse.

L’action de Bombardier (TSX: BBD.B) a mis fin abruptement à sa belle envolée, constante depuis septembre.


La chute (14 %) s’est amorcée 24 heures avant la divulgation des résultats financiers du quatrième trimestre de l’avionneur montréalais le 9 février dernier.

La direction de la société a pourtant annoncé que la demande pour les jets d’affaires était soutenue, malgré les nuages gris redoutés qui viendraient assombrir l’économie au cours des prochains mois. La multinationale dirigée par Éric Martel prévoit livrer au moins 138 avions, comparativement à 123 en l’an dernier.



Bombardier estime qu’elle pourrait générer des ventes de 7,6 milliards$ US en 2023, comparativement à 6,9 milliards$ US en 2022.

L'évolution du prix de l'action de Bombardier sur 12 mois

Mais qu’est-ce qui a fait amorcer cette baisse du titre ? La question du remplacement des CP-140 Aurora de la Défense canadienne est peut-être en cause. Éric Martel est revenu à la charge pour demander à Ottawa de se faire une idée sur le projet. Bombardier craint de voir son concurrent Boeing rafler le contrat sans appel d’offres.

Et il y a eu la première salve de l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale. Il a fait passer sa cible de 67 à 72 $ pour les 12 prochains mois, ce qui accorde une certaine confiance envers le titre. Mais l’expert a aussi écrit qu’il estime que l’action est due à une pause dans sa dynamique haussière entreprise l’été dernier.

En plus, la tendance du titre va à l’encontre des constatations d’autres analystes qui remarquent que Bombardier prévoit améliorer ses bénéfices et réduire ses dépenses dans un marché qui se raffermit.



«Nous prévoyons un nouveau remboursement de sa dette en 2023 et l’amélioration de sa cote de crédit, ce qui pourrait ouvrir l’entreprise à un plus grand nombre d’investisseurs», note pour sa part Benoit Poirier, de Desjardins.

Sa cible a été portée de 82 $ à 97 $.

Fadi Chamoun, de BMO, a entouré la date du 23 mars, la journée des actionnaires 2023 de Bombardier. Il s’attend au dévoilement d’une feuille de route dépassant certains des objectifs antérieurs de la société pour 2025.

La moyenne des cibles des analystes se situe à 69,23 $ dans les 12 prochains mois, selon MarketBeat.

Livre de Philippe Le Blanc

Coup de chapeau : À la bourse comme au tennis

C’est un livre qui vous apprendra à respirer par le nez, à ne pas vous affoler à la première baisse des indices et à regarder à long terme. On est loin du daytrading.

J’ai dévoré le dernier livre Avantage Bourse de Philippe Le Blanc, de la firme de gestion de portefeuille Cote 100. Il s’agit d’une brique de 500 pages qui fait un parallèle entre le tennis et le monde financier. Les noms de Roger Federer et de Warren Buffet, deux sages de leur discipline, y sont souvent cités.



Philippe Le Blanc, un champion de tennis, y fait l’éloge de la stabilité, de l’investissement dans des entreprises solides sur une longue période. On doit écarter les titres qui fluctuent sans cesse, privilégier ceux dont les patrons possèdent plusieurs actions de la compagnie qu’ils dirigent et faire preuve de constance.

Avantage Bourse, car les marchés boursiers ont toujours crû à long terme, malgré les crises, les guerres et les récessions. Oui, la bourse s’affaisse et tombe dans le négatif périodiquement. Mais elle remonte, se refait souvent plus forte qu’avant sa chute. Pour pouvoir en profiter, on doit penser à long terme. Pour ses vieux jours.

M. Le Blanc donne l’exemple de l’indice Dow Jones, qui, pendant le 20e siècle, a traversé des guerres, des chocs pétroliers ainsi que des paniques financières: autant de secousses qui ne l’ont pas empêché de s’apprécier de 66 à 11 497 points.

«Avantage» de la bourse par rapport aux autres styles d’investissement.

Sans faire de recommandation, l’auteur met le projecteur sur nombre de titres québécois comme Couche-Tard (TSX : ATD), Richelieu (TSX: RCH), Metro (TSX : MRU), CGI (TSX : GIB.A), MTY (TSX : MTY).

L'auteur Phlippe Le Blanc a écrit le livre Avantage Bourse

Coup de gueule : dans le collimateur

Deux entreprises québécoises inscrites en bourse pourraient se retrouver dans le collimateur prochainement.

Metro (TSX: MRU) fait partie des grandes chaînes d’alimentation canadiennes qui sont convoquées par des députés fédéraux qui veulent entendre leurs patrons sur la hausse des prix des aliments.

Le comité de la Chambre des communes a invité lundi les PDG des autres géants de l’alimentation Loblaw, et Empire (IGA) à assister à une prochaine réunion à Ottawa dont la date reste à être déterminée.



C’est le député néo-démocrate Alistair MacGregor qui a fait la demande. Il a obtenu l’appui unanime des membres des autres partis politiques du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Peut-être ont-ils, eux aussi, perçu l’«indice Metro» dont je vous parlais récemment : plus le panier d’épicerie coûte cher, plus les profits de l’épicier sont en hausse!

Le nom de la Banque Nationale (TSX: NA) figure parmi les institutions financières du pays qui sont visées par un acteur de l’industrie du cannabis qui a intenté une poursuite via un recours collectif.

On leur reproche d’avoir «pratiqué une discrimination financière» envers ce secteur d’activité. Le Groupe SGF, une firme de Québec spécialisée dans l’industrie du cannabis, chapeaute la poursuite.

Le demandeur est le Beauceron Gabriel Bélanger, fondateur et principal actionnaire d’Origami Extraction, une entreprise de microtransformation du cannabis. La Banque de Montréal, la Banque TD, la Banque Royale, la Banque CIBC et le Mouvement Desjardins sont aussi visés par l’action collective.

Selon le recours judiciaire, ces institutions financières auraient refusé, par exemple, l’ouverture de comptes bancaires, d’opérations internationales et l’accès à différents outils financiers comme des prêts hypothécaires et des marges de crédit pour les entreprises de l’industrie du cannabis malgré la légalité de leur secteur d’activité.

C’est à suivre donc.

*Attention

Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier.

Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca