«Les gens sont tellement touchés par la tragédie que d'eux-mêmes, ils ont choisi de partir un mouvement. Oui, on l'a mis sur nos réseaux, que ce serait bien d'avoir un élan de solidarité, mais les éducatrices sont tellement touchées et concernées que sans l'avoir écrit, ça serait venu d'elles», mentionne Suzy Gaillardetz, présidente du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE du Coeur du Québec-CSN.
Plusieurs établissements oeuvrant en petite enfance à Trois-Rivières ont ainsi mis des affiches ou des peluches à leur clôture. Les éducatrices ont également exprimé leur solidarité de manière plus personnelle, notamment sur les réseaux sociaux. L'image d'une chandelle sur fond noir, avec la date du 8 février 2023 et la mention «Laval de tout cœur avec vous» a notamment été utilisée comme photo de profil.
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«C'est tellement un drame qui nous touche de près, cette-situation-là. C'est une tragédie, un drame, c'est l'épouvante. Quand je l'ai appris, hier, je n'étais plus capable. De s'attaquer à des enfants, c'est incompréhensible», exprime Mme Gaillardetz.
De son côté, l'Alliance des intervenantes en milieu familial (ADIM Mauricie-FIPEQ) rapporte que plusieurs des membres ont pris l'initiative d'afficher des drapeaux blancs devant chez elles. La présidente du syndicat a préféré ne pas commenter davantage, se disant encore trop bouleversée par la tragédie.
L'ADIM Mauricie a exprimé sa solidarité sur sa page Facebook.
Veillée à la chandelle au Sanctuaire samedi
La solidarité exprimée dans la région ne se limite pas aux intervenantes qui oeuvrent chaque jour auprès des tout-petits. C'est pourquoi Kim Lemay-Paquin a décidé d'organiser une veillée à la chandelle au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, samedi soir.
«Je suis maman de trois enfants: c'est sûr que cette tragédie m'a vraiment ébranlée, comme la majorité des parents au Québec. Je me suis demandé comment les parents d'ici pouvaient démontrer leur soutien aux proches des victimes de la garderie de Sainte-Rose-de-Laval. L'idée m'est venue de faire une vigie à la chandelle au Sanctuaire», explique-t-elle.
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«C'est vraiment venu me chercher. En tant que parent, on fait les choses naïvement, on fait notre routine, notre quotidien. Les matins se passent très vite, on fait des câlins et des bisous à nos enfants et on va les reconduire dans un milieu qu'on croit sûr, on part ensuite l'esprit tranquille au travail. On ne peut pas s'imaginer qu'une tragédie comme ça peut arriver. Mais depuis mercredi, j'ai perdu cette naïveté, quand je vais dire à mes enfants ''on se revoit ce soir'', je vais toujours avoir en tête qu'il n'y a rien de sûr, même s'ils devraient être en sécurité», ajoute-t-elle.
Les personnes qui souhaitent se recueillir sont invitées à arriver pour 18h au Sanctuaire, samedi. Celles qui le désirent peuvent amener un mot à l'attention des proches des victimes ou du personnel de la garderie qui ont vécu la tragédie. Il est aussi possible d'amener des fleurs ou des toutous. Ceux-ci seront redonnés à des organismes après l'événement.
Mme Lemay-Paquin espère que la veillée, organisée avec la collaboration du Sanctuaire, permettra aux parents et à toute personne ébranlée par le drame d'exprimer ses émotions, mais aussi de réaliser qu'elle n'est pas la seule à les vivre.
Drapeaux en berne à Trois-Rivières, Shawinigan, Nicolet et Bécancour
À Nicolet, ce qui s'est passé mercredi à Laval a ravivé de vives douleurs chez plusieurs personnes. Rappelons qu'il y a bientôt 23 ans, huit enfants ont perdu la vie dans un accident de la route alors qu'ils se rendaient dans une cabane à sucre avec leur éducatrice.
«Je me souviens exactement comment je me suis sentie le 16 mars 2000, quand une tragédie a frappé plusieurs familles de Nicolet. Pendant quelques minutes, j'ai pensé que c'était la garderie de ma fille qui était impliquée dans cet accident. L'horreur», exprime la mairesse Geneviève Dubois sur sa page Facebook privée.
«Je n'ai pas de mots pour vous dire à quel point je suis de tout cœur avec les familles, les éducatrices et tous les intervenants impliqués dans le drame de Laval. Je pense beaucoup à eux, elles.»
La première magistrate dit également avoir une pensée pour le maire de Laval, Stéphane Boyer «qui, bien impuissant tente de soutenir sa communauté».
Mme Dubois a décliné toute demande d'entrevue concernant la tragédie survenue mercredi, se disant trop bouleversée.
La Ville de Nicolet a cependant mis ses drapeaux en berne par solidarité. La Ville de Shawinigan a indiqué jeudi avoir fait de même.
«L'événement survenu hier (mercredi) est d'une grande tristesse. Au nom de toutes las Shawiniganaises et de tous les Shawiniganais, nous souhaitons exprimer nos plus sincères condoléances aux familles des victimes et tout notre réconfort aux enfants, à leur famille et aux employés touchés par le triste événement. Je souhaite également offrir mon soutien dans cette épreuve au maire de Laval, Stéphane Boyer. Il s’agit d’une tragédie inexplicable qui ébranle tout le Québec», a déclaré par voie de communiqué le maire Michel Angers.
«Mes collègues du Service incendie et sécurité civile de la Ville de Shawinigan se joignent à moi aujourd’hui afin d’offrir tout notre réconfort et notre soutien à nos collègues des services d’urgence qui sont intervenus hier sur les lieux du drame. Nous avons été témoins de votre force et de votre résilience. Votre empathie et votre écoute ont sans aucun doute rassuré et réconforté les enfants et le personnel qui venaient d’être témoins du terrible accident. Nous sommes de tout cœur avec vous», a affirmé pour sa part Jean-Philippe Leblanc, directeur par intérim du Service incendie et sécurité civile de la Ville de Shawinigan.
La Ville de Shawinigan indique que ses drapeaux seront en berne jusqu'au jour des funérailles des victimes de la tragédie.
La Ville de Bécancour a aussi mis ses drapeaux en berne, de même que celle de Trois-Rivières.
«Nous sommes de tout coeur avec la communauté lavalloise dans cette épreuve», a commenté le cabinet du maire Jean Lamarche.