Un bris de service était craint à la Sûreté du Québec, au cours des derniers mois, en raison d’un roulement de personnel trop important. Si les syndicats dénoncent cette situation depuis des années, les inquiétudes venaient de la direction du corps policier elle-même, en novembre dernier.
Quelques mois plus tard, la situation se corse encore davantage, a expliqué le président régional du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Jimmy Tremblay, en entrevue avec Le Quotidien.
Habituellement, quatre répartiteurs se partagent les appels reçus à la centrale de police de Chicoutimi, qui couvre tout le territoire de la SQ du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais aussi celui de Chibougamau.
Ils étaient maintenant trois. Et une note interne a été envoyée au syndicat, informant que dès la semaine prochaine, il ne serait plus que deux la nuit. Les quarts de travail des répartiteurs sont de 12 heures.
« Nous avons eu les horaires et à compter de la semaine prochaine, ils seront deux. Déjà que trois c’était problématique, deux, c’est inacceptable », a affirmé M. Tremblay, expliquant que lorsque les répartiteurs sont déjà occupés, les appels sont transférés à la centrale de répartition située à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue. Cette situation peut entraîner quelques problèmes, puisque les travailleurs de Rouyn-Noranda n’ont évidemment pas les mêmes connaissances du territoire régional. « Ils ne savent pas toujours où est tel endroit et ça peut entraîner des délais supplémentaires », souligne le président syndical.
« Les travailleurs à la répartition sont déjà épuisés et il y a eu beaucoup de temps supplémentaire au cours de la dernière année, soit environ 1800 heures. C’est certain qu’à deux, c’est quelque chose qu’on n’accepte pas », note Jimmy Tremblay, qui a d’ailleurs entrepris une démarche auprès des ressources humaines pour régler ce problème.
Roulement de personnel
Entre 1er septembre 2021 et le 31 août 2022, le taux de roulement a grimpé à 33,3 %, chez les répartiteurs de la SQ. C’est donc dire qu’un répartiteur sur trois a quitté le navire en un an.
En date du 20 septembre, près de 20 % des 466 postes n’étaient pas pourvus.
Les conditions de travail et le salaire poussent les travailleurs à quitter leur poste, parfois pour des centrales municipales.
Leur convention collective arrivera à échéance en mars prochain.