Le chef du Parti conservateur du Québec – qui ne compte aucun élu –, Éric Duhaime, a interpellé la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, dans une lettre publiée sur Twitter.
«Votre gouvernement a pourtant adopté en juin dernier la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire [...] Je vous implore aujourd’hui de rappeler à l’ordre les dirigeants de l’Université Laval», a écrit le chef conservateur.
«Si vous ne le faites pas, vous alimentez la perception que la législation caquiste en la matière n’était qu’une façade, sans véritable portée», a-t-il ajouté, affirmant que le professeur est victime de censure de la part de l’Université Laval (UL).
La ministre a répondu sur Twitter. «S’il s’agit d’un enjeu de liberté académique, ma position est claire et je vais toujours m’assurer que la Loi soit respectée dans tous nos campus universitaires. Maintenant, il y a une enquête qui relève de l’Université Laval et celle-ci doit venir clarifier la situation», a-t-elle indiqué.
S’il s’agit d’un enjeu de liberté académique, ma position est claire et je vais toujours m’assurer que la Loi soit respectée dans tous nos campus universitaires. Maintenant, il y a une enquête qui relève de @universitelaval et celle-ci doit venir clarifier la situation.
— Pascale Dery (@PascaleDery) February 2, 2023
«Merci madame la ministre de votre rapide réponse. Vous avez le pouvoir et le devoir de lever la suspension imposée au professeur Provost», a répondu Éric Duhaime.
Pascale Déry n’a pas commenté davantage et elle n’a pas donné suite à la demande d’entrevue du Soleil.
Il y a quelques semaines, la ministre a envoyé une lettre aux universités, demandant aux dirigeants de ne pas tolérer, «sous aucune condition», la censure dans les milieux académiques.
«La liberté académique est extrêmement importante»
Patrick Provost est de nouveau suspendu par l'Université Laval depuis le 23 janvier pour des propos tenus sur les ondes de CHOI Radio X en juillet. Il a notamment dit qu’il s’opposait à la vaccination des enfants contre la COVID .
Le chercheur a signé un grief mercredi à l’endroit de son employeur pour contester sa nouvelle suspension.
Québec solidaire n’a pas voulu commenter le cas spécifique du professeur et chercheur de l’UL. «La liberté académique est extrêmement importante et c'est pour cette raison que la Loi sur la liberté académique a été adoptée par l'Assemblée nationale», a simplement indiqué l’attachée de presse pour la formation politique, Sandrine Bourque.
Le parti de gauche a aussi tenu à rappeler qu’il n’avait plus de lien avec Patrick Provost. Ce dernier a été candidat solidaire lors des élections de 2018 dans Jean-Talon.
Le Parti libéral du Québec (PLQ) a évoqué le fait que le professeur a déposé un grief pour ne pas commenter, mais a rappelé avoir voté pour le projet de loi sur la liberté académique.
Le Parti québécois, quant à lui, est allé un peu plus loin. «La suspension de monsieur Provost me semble être un geste excessif de la part de l’Université Laval. L’Université est l’endroit parfait pour les échanges d’idées diverses. En cas de doute, la liberté académique devrait toujours primer», a affirmé le porte-parole péquiste en matière d’Éducation et enseignement supérieur, Pascal Bérubé.