L’organisme Chiots Nordiques contraint de laisser des chiens derrière à Opitciwan

Anthony Petiquay aide à la capture de Chiots Nordiques.

Les bénévoles de Chiots Nordiques n’ont pas pu transférer tous les chiens qu’ils auraient voulu sauver à Opitciwan, lors de la dernière clinique de stérilisation qui s’est tenue du 20 au 22 janvier.


«Oui, on a laissé des chiens derrière. Pour la première fois. Émotionnellement, c’est difficile», laisse tomber la présidente de l’organisme, Daphnée Veilleux-Lemieux.

Les 23 plus chanceux sont partis vers le sud. On a fait une liste d’une dizaine de cabots supplémentaires qui seront parmi les premiers à être transférés quand ce sera possible.

Présentement, l’organisme a une soixantaine de chiens en familles d’accueil de manière temporaire, et il en manquerait une bonne quinzaine. Les refuges de SPA ou SPCA partenaires sont à pleine capacité.

«Disons que la situation au Québec ne va pas très bien», poursuit-elle.

Autrement, près de 70 chiens ont été stérilisés dans la communauté située à 200 km au nord-ouest de La Tuque.

Enjeux de sécurité

Chiots Nordiques n’avait pas été dans la communauté depuis deux ans, principalement en raison de la pandémie de COVID-19. La surpopulation canine a empiré, selon la directrice de l’aménagement communautaire pour le Conseil des Atikamekw d’Opitciwan, Marie-Soleil Weizineau-Kean.

Des chiots capturés à Opitciwan par l’organisme Chiots Nordiques.

«Les chiens sont lousses dans la communauté. Souvent, les marcheurs se promènent avec des bâtons parce qu’ils se font japper après. Il y a un phénomène de protection territoriale. Ça devient dangereux pour ceux qui prennent des marches.»

Plusieurs chiens doivent malheureusement se débrouiller comme ils peuvent.

«Souvent, ils vont aussi se battre entre eux pour avoir de la nourriture. Et pour ça aussi, Chiots Nordiques nous aide en nous envoyant des palettes des dons de nourriture.»

Heureusement, les attaques et les morsures envers les humains sont plutôt rares. Environ deux ou trois fois par an, sans plus.

Ressources

Il y a un contrôleur canin à Opitciwan, mais la problématique nécessite davantage de ressources financières et humaines, selon elle.

«Un moment donné, il va falloir s’attaquer à ce problème-là.»

Dre Catherine Thibault, vétérinaire, fait un examen sur un chiot d’Opitciwan en Haute-Mauricie.

Reste que la présence de l’organisme, qui va dans la communauté depuis 2014, amène une lueur d’espoir.

«Avant Chiots Nordiques, on utilisait une chambre à gaz. Là, avec Chiots Nordiques, au moins, un chien peut être pris en charge et survivre. Ici, les chiens sont laissés beaucoup à eux-mêmes, mais quand ils sont encadrés par une famille, le comportement peut être totalement différent.»

Il s’agissait de la 9e collaboration entre Chiots Nordiques et la communauté.