«Il y a quelque chose de chic, de léché, j’avais envie qu’on se retrouve dans une soirée mondaine, avec des sculptures qui ont le petit doigt en l’air», expose l’artiste, qui vit et travaille à Montréal.
Chaque sculpture est un personnage, avec des traits anthropomorphiques comme des jambes, un torse ou un toupet, ou sous une forme abstraite suspendue ou susceptible d’être mise en mouvement.
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Leurs titres sont des phrases entendues dans les transports en commun ou glanées au fil du temps dans les milieux fréquentés par l’artiste. Celle-ci les attrape, les note, les savoure, puis les accole à une de ses œuvres, pour souligner une de ses caractéristiques ou encore nous la faire regarder sous un angle inattendu. «Les titres nous ramènent à une individualité, à ce qui se passe dans nos têtes pendant une soirée», note-t-elle.
Je n’ai pas le temps de t’haïr
En entrant dans la salle d’exposition du Lieu, on se trouve devant Je n’ai pas le temps de t’haïr, une tour de coupes à champagne qui fait office de majordome pince-sans-rire.
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«Ça ne fait pas longtemps que j’ai commencé à faire du tour, alors au début ça me prenait une journée entière pour faire une seule coupe, explique-t-elle. C’était long, exigeant, douloureux, et ça a donné tout son sens au titre.»
La teinte naturelle du bois d’amarante, un mauve profond et chaud, est un petit luxe assumé pour celle qui ne travaille généralement qu’avec des essences de bois d’Amérique du Nord et des matériaux récupérés.
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Il dégage rien, même pas une odeur, est vêtu d’un col roulé, les jambes croisées. Il fait tourner sa coupe de vin tout en regardant un vidéo d’animation réalisé par l’artiste et montrant une des sculptures qui danse.
Photos de famille
Celles-ci apparaissent aussi sur des dessins au feutre, accrochés au mur. «Je voulais qu’on se sente chez quelqu’un, dans un espace habité. On dirait que ça devient des photos de famille.»
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On imagine bien le petit sourire en coin de Je pourrais rire de toi, dont la base arrondie fait valser une frange de tissu. Près de J’ai les mains collantes, qui danse de manière insouciante, les longues draperies vertes de Je t’ai même citée dans mon dernier rendez-vous chez la psy semblent plongées dans une conversation sérieuse.
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Vous l’aurez deviné, on a beaucoup de plaisir à se promener dans la soirée mondaine de Steffie Bélanger pour goûter son humour, s’émouvoir du soin apporté à l’équilibre des formes et au sablage et apprécier son regard décalé sur le genre humain.
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L’exposition Servez à ce monsieur une bière et des kiwis est présentée jusqu’au 12 février au Lieu, 345, rue du Pont, à Québec. Il y aura une conversation et des micro-performances avec l’artiste le 11 février à 13h. Info: inter-lelieu.org
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