Sept semaines après la chute d’une télécabine à la station de ski alpin de Beaupré, située à 40 km à l’est de Québec, l’avenir du Mont-Sainte-Anne reste flou. Le gouvernement Legault n’a toujours pas répondu à l’invitation de la compagnie gestionnaire, Rockies of the Canadian Rockies (RCR), d’investir la moitié d’un plan de relance de 100 millions $.
Vendredi, à l’entrée de la deuxième et dernière journée du caucus des élus de la Coalition avenir Québec (CAQ), dans un hôtel de Laval, le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale a bien laissé comprendre que l’expropriation ne fait partie des scénarios envisagés par son gouvernement.
«Non», a d’abord tranché M. Julien. «On sait très bien qu’on a la capacité de faire des gestes comme ceux-là, on les connaît ces gestes-là, ça existe. Maintenant, faire de l’expropriation sans motif, je dis sans motif parce qu’il y a respect de l’entente, ce n’est pas de la gouvernance saine d’un gouvernement. Je l’ai dit une fois, je le répète, on n’est pas une république de bananes.»
Du même souffle, M. Julien détaille le bail emphytéotique de 99 ans qui lie RCR à la station. «Ç’a été donné à l’époque [en 1994] sans beaucoup de contraintes. C’est une quasi-propriété. À partir du moment où on a un propriétaire qui respecte les engagements, parce qu’il n’y en avait pas à l’intérieur de l’entente, on comprend que c’est complexe d’amener des contraintes parce qu’il n’y a pas d’engagements», a expliqué le ministre.
Dans l’entente qui doit prendre fin le 25 août 2093, le seul engagement ferme auquel s’engage le «superficiaire» est d’«utiliser la propriété [...] uniquement à des fins d'y exploiter, opérer, gérer, organiser ou tenir des activités récréotouristiques», selon le document.
M. Julien indique toutefois que son gouvernement ne demeure pas pour autant les bras croisés.
L’intervention avant les Fêtes de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) pour assurer la sécurité des skieurs avant la réouverture en est un bel exemple, selon lui.
Lui-même n’a pas encore rencontré des représentants de RCR.
Les cabinets des ministres de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, et du Tourisme, Caroline Proulx, sont aussi dans le dossier.
Sans oublier celui du premier ministre en personne, François Legault, qui rencontrait en début de semaine les dirigeants de la station du Massif de Petite-Rivière-Saint-François. Le groupe Le Massif avait fait une offre pour acheter la station Mont-Sainte-Anne à RCR, à l’automne, mais n’avait pas reçu de réponse.