Comment? En utilisant une partie des terres d’un fermier semi-retraité voisin à Shefford, en Estrie, pour le montant symbolique d’un dollar par année.
«Il ne voulait pas que sa terre soit abandonnée, explique Aurélie, technicienne en géomatique âgée de 29 ans. Il voulait être sûr qu’elle soit utilisée pour les bonnes raisons.»
Grâce au service Arterre de la MRC de la Haute-Yamaska (anciennement la Banque de terres agricoles), le couple a été mis en contact avec Gilles Laplante et Danielle Perreault, qui leur permettront à terme de cultiver près de six acres de leur domaine.
«Et c’est à cinq minutes d’ici!», s’enthousiasme Xavier, un consultant en systèmes d’information géographique de 40 ans.
Expérience
Le couple, qui habite depuis cinq ans une coquette maison de la rue des Cigognes — et qui, d’ailleurs, attend son premier enfant — ne part toutefois pas de zéro.
Faire des récoltes est un rêve qu’ils caressent depuis leur passage à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, après avoir été tous deux diplômés de l’UQAM en géographie.
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«Ça vient d’un intérêt pour l’autonomie, la résilience», dit Aurélie.
En plus d’un potager de taille tout à fait honorable, le couple cultive depuis trois ans des champignons à même leur sous-sol (de vrais champignons comestibles, s’entend). Xavier a aussi de l’expérience de ferme.
«Ça m’a permis de mettre la main à la terre et de participer à la gestion», dit-il.
Avant de s'établir à Shefford, ils avaient également cherché à acquérir une terre, avant de reculer devant les prix rédhibitoires. Le maillage réussi grâce à Arterre, sorte d’«échangisme agricole», s’est avéré la solution idéale.
«C’était vraiment ce qu’on cherchait!, dit Aurélie. C’est grand, il y a une belle parcelle pour nous et même une culture de bleuets à côté qu’on pourra faire revivre.»
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Départ
En plus des champignons de type pleurotes, crinières de lion et maitake, qu’ils souhaitent populariser davantage — «ils sont une bonne source de protéines et un bon substitut à la viande», souligne Xavier — le couple envisage la production de miel et de cultures maraîchères incluant tomates, concombres, haricots et ail.
«On va démarrer tranquillement pour l’an zéro», dit Xavier, qui a l’avantage de travailler à forfait. «Surtout qu’on ne pourra pas travailler en même temps… On cultivera un tiers d’acre au départ et on privilégiera la vente directe. La vraie saison sera en 2024.»
Le propriétaire de la terre sera disponible pour les conseiller et il n’est pas exclu qu’à long terme, leur entreprise baptisée L’annexe, et qui a également bénéficié d’une aide de la Financière agricole et d’un prêt d’Entrepreneuriat Haute-Yamaska, embauche du personnel.
«En attendant, on a pas mal d’amis qui ont dit qu’ils allaient nous aider, dit Aurélie. On va espérer que ça tienne!»