Mercredi, au deuxième jour du caucus présessionnel du PLQ tenu dans un hôtel en bordure du lac à Lac-Beauport, le député Fortin a été appelé à revenir sur les propos prononcés la veille par son chef par intérim.
Mardi, Marc Tanguay pointait le fait de «simplifier le message sur des questions qui sont très complexes» comme l’un des principaux défis du PLQ après la cuisante défaite électorale du 3 octobre dernier.
La démission de la cheffe Dominique Anglade a fait partie des dommages collatéraux de cette défaite.
[ Les libéraux doivent «simplifier le message», dit Tanguay ]
M. Fortin compte parmi les candidats potentiels pour succéder à Mme Anglade. Son collègue député Monsef Derraji aussi. Les deux disent être encore en réflexion, en attendant que les instances du parti édictent les règles de la course.
Quant à M. Tanguay, son statut de chef intérimaire ne l’empêcherait pas de sauter dans la bataille le moment venu, mais il devrait alors céder son siège.
«La période des Fêtes est une période propice pour réfléchir en famille, y penser, voir les pour et les contre. Aussi pour sonder les différents militants sur les idées qu’ils ont par rapport au parti. J’ai consulté beaucoup de gens sur comment le parti peut se structurer et les idées qu’il doit mettre de l’avant», a expliqué M. Fortin, à son entrée en réunion.
Élu dans Pontiac, en Outaouais, il est le seul des 19 députés libéraux québécois dont la circonscription n’est pas dans la grande région de Montréal.
Associé à trop d’idées
Selon André Fortin, les futurs candidats et leurs bonnes idées peuvent venir de l’intérieur du parti comme de l’extérieur.
Reste que la pire défaite électorale en 155 ans d’histoire fait encore mal.
Un «travail de longue haleine» attend le prochain chef du PLQ, constate M. Fortin, mais c’est un travail «qui doit être fait».
Simplifier le message comme le disait son collègue Tanguay la veille? Certes.
Mais «est-ce que c’est l’unique problème que le Parti libéral avait? Non. Il y a d’autres choses plus profondes que ça. Beaucoup de Québécois ne savaient pas ce que représentait le Parti libéral au moment de la dernière élection. Ils ne savaient pas quelle était l’idée principale du Parti libéral. On était peut-être moins associés à une idée spécifique que certains autres partis», analyse-t-il.
M. Tanguay lui-même a reconnu mercredi que l’enjeu de communication n’était qu’un enjeu parmi d’autres sur lequel il avait voulu mettre l’accent.
La Charte des régions et le projet ÉCO tant promus par Mme Anglade comptent encore aujourd’hui parmi les principaux arguments de vente du PLQ.
Mais ça risque de changer avec l’arrivée d’un nouveau chef, dit M. Fortin.
La tenue prochaine d’un congrès d’orientation constitue une bonne option «pour aller puiser dans les idées que les militants ou que les gens qui ne sont pas encore associés au parti et pourraient vouloir l’être veulent mettre sur la place publique».
Quant à ses démarches personnelles, «tout le monde qui considère un poste comme celui-là doit avoir un certain niveau d’appui. […] Je n’essaie pas d’envoyer un message, juste que ma réflexion n’est pas terminée», a indiqué M. Fortin.