On demande aux contribuables de «la grande région de Québec» s’ils sont d’accord pour dépenser des fonds publics considérables dont ils ne profiteront pas personnellement ou très peu. On demande à ces mêmes contribuables s’ils seraient d’accord si les coûts évoqués à la question précédente augmentaient de 25% ou doublaient. On demande enfin à des habitants de Saint-Étienne, de Saint-Augustin ou de Sainte-Anne-de-Beaupré s’ils sont d’accord pour la construction d’un tramway au centre-ville de Québec.
Aussi bien demander aux gens s’ils sont en faveur de la tarte aux pommes ou contre la torture des petits enfants. Et on s’étonne des résultats.
On se prend la tête parce que seulement une personne sur deux est d’accord avec le tramway.
Dans le contexte, c’est remarquable comme résultat; on est loin, très loin de la catastrophe. Honnêtement, je pense qu’un score de 50% d’appui au tramway dans le contexte d’un tel sondage est un résultat inespéré qui devrait réconforter plutôt qu’inquiéter les décideurs municipaux et gouvernementaux.
De la même manière qu’on ne demande pas à un enfant s’il est d’accord pour aller chez le dentiste ou pour essuyer la vaisselle, et de la même manière qu’on ne se formalise pas de la réponse de l’enfant à ce genre de questions, il ne faut pas angoisser trop fort face aux résultats de sondages intrinsèquement fautifs.
La première conclusion qu’on peut honnêtement tirer des résultats de ces sondages est qu’une personne sur deux dans la «grande région de Québec» ne veut pas perdre ses privilèges d’automobiliste et ne veut pas payer de taxes pour une infrastructure qu’elle n’utilisera que rarement. Wow! Grosse révélation.
La deuxième conclusion, remarquable et même étonnante, est qu’une personne sur deux est en faveur du tramway – un résultat remarquable.